Le journaliste, proche de Nicolas Sarkozy, restera à l'antenne grâce à l'arrivée du socialiste au pouvoir.
Après la présidentielle, Europe 1 soigne son positionnement politique à l'aube de ce nouveau quinquennat. Après avoir péché au début du mandat de Nicolas Sarkozy en s'attirant le sobriquet de "radio Sarko", la station ne souhaite pas cette fois-ci tomber dans l'ornière de la "radio-Hollande."
C'est à ce titre que Jean-Pierre Elkabbach, 75 ans en septembre
prochain, conserve son interview politique du matin. Le vétéran d'Europe
1, proche de l'ancien président, jouera, en quelque sorte, le rôle de
poil à gratter du pouvoir socialiste.
En 1981, "JPE", jugé trop proche de Giscard, avait fait l'objet de la
purge mitterrandienne. Les temps ont changé : cette fois, Elkabbach est
sauvé grâce au retour de la gauche ! Bien sûr, celui qui a connu
Georges Marchais ne peut guère espérer traverser tout le mandat au micro
d'Europe 1. Mais grâce à Hollande, Elkabbach va gagner encore une ou
deux saisons sur son CV déjà bien rempli.
Les destins croisés d'Elkabbach et Chabot
Arlette Chabot a décidé, quant à elle, d'abandonner les fonctions de directrice de l'information. Un souhait exprimé dès le mois de janvier. Le management, qu'elle exerce avec poigne et ironie, n'est pas sa tasse de thé. Elle abandonne le manche à Fabien Namias, un transfuge de France 2 qui retrouve son ancienne maison, celle où déjà son père, Robert, avait prospéré dans les années 70-80. Si Elkabbach se maintient, Arlette Chabot a pu être soulagée de sa fonction grâce à la défaite de Nicolas Sarkozy.Pour des raisons qui restent obscures, l'ancien président avait pris Arlette Chabot en grippe. Elle avait dû quitter France 2 peu de temps après l'arrivée de Rémy Pflimlin à la présidence de France Télévisions. Chabot figurait, à ce moment-là, parmi les personnalités à abattre. Si Nicolas Sarkozy l'avait emporté, Europe 1 aurait été dans l'obligation de maintenir Arlette Chabot à son poste afin de ne pas donner l'impression de céder à un oukase présidentiel... Sarkozy chassé du pouvoir, Denis Olivennes, le patron de Lagardère Médias, peut accéder à sa demande : Arlette Chabot souhaite seulement faire de l'antenne. La passion du journalisme l'anime encore. Denis Olivennes lui offre, en outre, un rôle de "conseillère". Ça ne mange pas de pain.
En fin de compte, Elkabbach et Chabot sont les deux faces d'une même médaille, celle de l'indépendance qu'Europe 1 souhaite accrocher à son cou.
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