Nicolas Sarkozy ne sera pas Valéry Giscard d’Estaing. Pas d’au revoir
et de chaise laissée vide après une courte allocution télévisée. "Le
président sortant s’est adressé pour la dernière fois aux Français, lors
d’un discours reconnaissant sa défaite à la mutualité le 6 mai",
indique Franck Louvrier. « La France a un autre président », avait dit
M. Sarkozy, qui considère qu’avec les cérémonies du 8 mai, aux côtés de
François Hollande, il a réussi sa sortie. « C’est la première fois que
le discours du perdant était meilleur que celui du gagnant », assure un
collaborateur de l’Elysée. Il veille a ne rien faire, rien dire qui
injure l’avenir. Quitte à revenir dans le match politique et tenter une
revanche en 2017, si aucun leader à droite ne s’est imposé. M. Sarkozy
ne veut pas dire qui de Jean-François Copé ou de François Fillon, il
soutient, dans la guerre de succession à droite. « C’est Copé », glisse
un ami. « Chacun dit ce qu’il veut ou croit entendre », assure un
second, qui ajoute : « N’oubliez pas Juppé ».
Nicolas Sarkozy quittera le palais de l’Elysée en voiture, et pas à
pied, à la différence de Valéry Giscard d’Estaing qui avait eu droit à
des « Giscard au chômage », lancés rue du Faubourg Saint-Honoré.
A l’Elysée, donc on vide les bureaux. On a vu sortir les chemises
blanches de Nicolas Sarkozy. Hors de question d’être en retard. Lors de
la passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, ce
dernier avait eu quelques propos vifs avec Bernadette, qui n’avait pas
bouclé ses cartons alors qu’elle savait qu’elle quittait les lieux
depuis des mois.
M. Sarkozy accueillera à 10 heures M. Hollande. Le chef de l’Etat
sortant lui expliquera le fonctionnement des codes nucléaires,
s’entretiendra avec lui pendant une vingtaine de minutes. Tutoiement de
rigueur pour des gens qui se connaissent depuis toujours et ont le même
âge. De source élyséenne, on indique que l’entretien entre Nicolas
Sarkozy et François Hollande le soir de la défaite avait été chaleureux.
Outre quelques dossiers stratégiques, on parlera du recasage de Xavier
Musca, secrétaire général de l’Elysée. Et ce sera tout. Raccompagné par
M. Hollande, M Sarkozy s’en ira, comme ses collaborateurs. Tous doivent
avoir laissé les locaux disponibles à ce moment.
Lorsque commencera la cérémonie d’investiture, ce sera l’ère de
François Hollande. Ce sont ses équipes et elles seules qui valident les
invitations pour la cérémonie de passation de pouvoir.
Les équipes entrantes feront la course aux bureaux. En 2007, Henri
Guaino, la plume du candidat Sarkozy, avait exigé le bureau jouxtant
celui du président, la chambre Murat, reléguant Emmanuelle Mignon,
rédactrice du programme, à une aile du château. Après le temps de la
conquête, celui du dur exercice du pouvoir avait commencé et fait sa
première victime.
lundi 14 mai 2012
Nicolas Sarkozy ne sera pas Giscard: il ne dira pas « au revoir » aux Français.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire