"Les riches paieront" semble être le seul programme économique du
candidat socialiste. Avec lui, la France court au-devant d'une grande
désillusion.
On sait désormais à quoi s'en tenir sur le coût du programme de
chacun des deux candidats. N'en retenons qu'un élément essentiel. Le
projet fiscal de Hollande prévoit une hausse d'impôt de 50 milliards
d'euros, ce qui représente un relèvement du taux de prélèvement
obligatoire de 1,8 point sur cinq ans. Ainsi celui-ci atteindra-t-il
46,9 % en 2017. La logique socialiste est ahurissante. Jugeons-en : "Le
débat n'est pas de savoir s'il y aura plus d'impôts", dit-on au PS,
ce qui est déjà en soi une affirmation irresponsable, "mais de savoir
qui les paiera !" Les riches, bien sûr ! Cette lecture sociale du
problème est très généreuse, on en convient, mais d'un simplisme
désespérant. On connaît le coût économique indirect d'une pareille
politique, qui n'est qu'une variante modérée de l'extravagance
mélenchonienne. Et puisqu'on parle de Mélenchon, a-t-on évalué au PS le
coût des gages que devra lui donner Hollande, une fois au pouvoir, s'il y
parvient, pour s'assurer de son soutien.
Ce n'est, hélas, qu'au
prix de ce laxisme que le candidat socialiste peut espérer être élu.
S'ils le portent au pouvoir, ses électeurs en tireront sans doute, outre
une satisfaction politique, un profit matériel immédiat, mais ils
risquent de payer cher assez rapidement l'affaiblissement financier et
économique du pays qui découlera de cette politique. Ils en seront, pour
la plupart, les premières victimes, puisque, selon Hollande, on est
riche à partir de 4 000 euros par mois. Ironie du sort, les électeurs
socialistes à très gros revenus sont évidemment les seuls à protester
aujourd'hui et, par avance, contre le régime que leur promet Hollande.
On entendait ce matin sur RTL Patrick Bruel,
qui vote socialiste et qui n'est pas à plaindre, s'indigner contre les
propositions de son champion. Douloureux dilemme ! Quelle part de
lui-même votera le 22 avril : le contribuable ou le socialiste ? Et pour
qui ?
Il y a une forme d'inconséquence chez François Hollande.
Faisons-lui ce crédit : elle n'est qu'apparente. Il connaît la situation
de la France, il sait l'obligation de rigueur à laquelle notre pays est
contraint. Mais il est pris au piège des surenchères d'imprévoyance que
lui imposent son état de candidat et son ambition de pouvoir. La
concurrence que lui fait Mélenchon ne lui facilite pas la tâche. Nicolas
Sarkozy peut profiter de cette sorte de fuite en avant qui tient lieu
de stratégie au candidat socialiste, dont les nouvelles propositions
d'hier sont emblématiques. Le président n'a plus d'autre choix que de
tenir bon sur la ligne de rigueur qu'il vient de définir dans sa
conférence de presse : 100 milliards de baisse des dépenses, 75
milliards d'économies. La raison contre l'illusion. La sagesse contre
l'inconséquence. La vérité contre la démagogie.
vendredi 6 avril 2012
Tesson : "François Hollande ou la défaite de la raison"
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