lundi 30 avril 2012
Faudra-t-il que les électeurs fidèles à Nicolas Sarkozy demandent pardon à la gauche pour avoir choisi "le voyou de la République" ?
Un coup de gueule de Christian Millau,
stupéfait face au déferlement de violence à l'encontre du candidat UMP
dans la presse d'après le premier tour.
En découvrant la dernière Une de
l’hebdomadaire Marianne, j’ai éprouvé comme une hallucination. Je me
suis retrouvé soixante-dix ans plus tôt quand la presse collabo
vomissait ses manchettes, trainant dans la boue et vouant à la mort les
gaullistes, les "terroristes maquisards ", les juifs, les francs maçons
et tous ceux coupables de ne pas lever le bras à la verticale devant les
splendeurs de l’Europe Nouvelle.
Quand, la même
semaine, L’Humanité passe la photo de Sarkozy à côté de celle de Pétain,
quoi de plus naturel de la part de l’organe officiel des camarades qui
pendant des décennies léchèrent le cul et les bottes du Génial Staline,
nièrent l’existence du goulag et traitèrent le général de Gaulle de
"fasciste "comparant même à Hitler l’homme du 18 juin ? Le vomi fut un
des attributs les plus sûrs de son fonds de commerce. Qu’attendre
d’autre de la part de ces grains de poussière étrangement échappés au
grand coup de balai de l’Histoire ?
En revanche,
comment un homme comme Jean-François Kahn dont je ne mets pas en doute
honnêteté, peut-il prêter la main à l’opération du plus trivial des
racolages lançé par le magazine dont il fut le créateur ? Après avoir
lâché une première fois François Bayrou et à la seconde, s’être
précipité dans les bras de François Hollande – son droit le plus strict-
était il bien nécessaire de cautionner l’ignominie de cette couverture
qui qualifie Nicolas Sarkozy de "Honte de la Vème République"?
Face
aux 10,27 millions de hollandistes, les 9, 75 millions de Français qui
ont voté en faveur du président sortant devront- ils avoir honte et
demander pardon d'être demeurés fidèles au "Voyou de la République"?
Avant
de se vautrer dans l’obscénité, Marianne ferait bien de faire le ménage
sous les plis de sa robe virginale. J’ignore quelle a été la part de
M.Joseph Macé-Scaron, le directeur adjoint de la rédaction dans ce
pitoyable coup.
Puisque Marianne affiche pour
devise la profession de foi d’Albert Camus "Le goût de la vérité
n’empêche pas de prendre parti ", faisons lui le plaisir de prendre
parti en rappelant une vérité moins brillante.
Depuis
que Jérôme Dupuis a courageusement levé le lièvre dans L’Express, on
n’ignore plus rien des habitudes de M. Macé-Scaron à pomper pour en
emplir ses livres comme ses articles des passages entiers écrits par
d’autres. Voilà qui devrait inciter à la modestie.
Je
ne suis pas certain que François Hollande fasse ses choux gras de ce
puant brouet. Pour son image, c’est plutôt gênant. D’autant qu’on n’est
plus là dans le débat d’opinion mais, à mon avis, dans une opération
"marchand de soupe ", purement mercantile, destinée à faire grimper les
ventes et remplir les caisses.
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