TOUT EST DIT

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jeudi 14 juillet 2011

Crise de la dette : la Grèce appelle à l'aide

Alors que les pays de la zone euro peinent toujours à trouver un accord sur le deuxième plan d'aide à la Grèce, qui voit sa note souveraine de nouveau dégradée par l'agence Fitch, se rapprochant ainsi de la catégorie des émetteurs insolvables, son Premier ministre lance un cri d'alarme.
 L'agence de notation Fitch a rappelé mercredi aux Européens qu'il était urgent de concevoir un nouveau plan d'aide à la Grèce qui couvre ses besoins financiers jusqu'en 2014, en dégradant brutalement la note du pays qui se rapproche dangereusement de la catégorie des émetteurs insolvables. Après avoir déjà perdu trois crans en mai, la note de la Grèce va de Charybde en Scylla : à CCC, contre B+ auparavant, elle n'est plus qu'à trois crans de la note "DDD", réservée aux émetteurs de dette qui sont insolvables. Fitch le dit sans détour: la note CCC sanctionne le fait que "le défaut (de paiement) est une possibilité réelle". La Grèce est déjà considérée au bord de l'insolvabilité par une autre agence de notation, Standard & Poor's, qui la classe à un cran de la faillite.
Comme en mai, Athènes a critiqué vivement la décision de Fitch, la jugeant "incompréhensible" de son point de vue. Mais l'agence critique moins la Grèce, dont elle salue même la "détermination" à mettre en oeuvre le plan de l'UE et du FMI, que les atermoiements de la zone euro. A l'appui de sa décision, elle évoque ainsi "l'absence d'un plan d'aide crédible et dûment financé" de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, qui peinent à finaliser un deuxième programme de prêts pour mettre le pays à l'abri jusqu'à mi-2014, après le premier programme de mai 2010 qui s'élevait à 110 milliards d'euros.
"Eviter de se retrouver en faillite en 2012"
Or, le temps presse. La Grèce a besoin d'argent "pour éviter de se retrouver en faillite en 2012", écrit Fitch. Le Premier ministre grec ne dit pas autre chose dans l'entretien qu'il a accordé au Financial Times Deutschland, qui le publie ce jeudi. "L'atmosphère actuelle ne nous aide pas à nous sortir de cette crise", explique George Papandréou. "Cette insécurité fait peur aux investisseurs. Si nous n'avons pas rapidement une décision qui défende un deuxième programme (d'aide) à la Grèce et qui permette au pays d'entreprendre ses profondes réformes, alors le programme (d'aide) lui-même échouera", explique-t-il.
Le chef du gouvernement grec s'est dire ouvert aux idées circulant actuellement, comme le rachat à prix cassés de sa dette sur le marché avec l'argent versé par les Européens et le FMI. Le fonds de secours international en place dans la zone euro (FESF) prévoit cette possibilité et Berlin a semblé mercredi s'y ranger. "Cette idée pourrait alléger le fardeau de la dette de la Grèce, et aussi le service de cette dette", explique George Papandréou. Mais il faut selon lui faire vite: "cela pourrait théoriquement prendre deux semaines, ou beaucoup plus longtemps, ce qui provoquerait nettement plus de dégâts".
Le chef du gouvernement grec se refuse par ailleurs à pronostiquer une date de retour de la Grèce sur les marchés financiers, estimant que cela dépend largement de l'attitude de l'UE et du FMI. "Plus ils sembleront décidés à s'occuper du problème, plus tôt nous pourrons revenir sur le marché", dit-il. Le rachat de la dette grecque, qui pèse 160% de la richesse du pays, serait coûteux pour les banques en raison de l'effondrement de la valeur des emprunts grecs sur le marché, mais cela permettrait d'éviter une sanction des agences de notation. Et l'opération aurait sans doute les faveurs de la Banque centrale européenne qui avait accepté à contrecoeur au printemps 2010 de mettre en place un programme de rachat d'obligations, mais laisse entendre depuis plusieurs mois que ce genre d'opération devrait être mené par les Etats.

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