TOUT EST DIT

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jeudi 14 juillet 2011

14 Juillet

14 Juillet, fête de la République, c'est-à-dire de la chose publique. Mais qu'est-ce donc que cette chose publique sinon ce qui nous concerne tous ? Elle est ce qui nous relie les uns aux autres. Elle est ce que nous recevons des autres, de la communauté dont nous faisons partie. Elle est aussi et en même temps ce que nous apportons aux autres, ce que nous donnons en retour à cette communauté qui est la nôtre.

Cette chose publique, c'est cet échange entre chacun de nous et tous les autres, une sorte de va-et-vient : nous apportons, nous recevons ; nous accueillons, nous sommes accueillis.

Ce que nous recevons de la communauté nationale, c'est la sécurité, la protection des droits de chaque personne : liberté de circulation, de travailler, d'écrire, de penser, etc... C'est la veille sanitaire qui vérifie la qualité des denrées et des instruments que nous utilisons pour nous nourrir, pour nous soigner, pour travailler. C'est la défense nationale contre l'ennemi éventuel.

Ce que nous donnons, c'est notre contribution à l'effort national, à la prospérité. Par exemple, par l'impôt ou par l'engagement au service des autres dans notre profession. Par notre sollicitude envers les plus démunis, les plus souffrants, les plus isolés et solitaires.

Non aux petites querelles

En un mot, cette chose publique est ce Bien Commun partagé qui permet une existence plus harmonieuse. On voit bien qu'un tel Bien Commun nécessite attention permanente, effort constant, recherche assidue, sans quoi il s'étiole et s'évanouit, laissant place aux tensions puis aux oppositions qui peuvent devenir brutales. Ce Bien Commun exige même parfois le sacrifice de la vie lorsqu'on est militaire comme, malheureusement, nous en est donné encore l'exemple, hier, avec la mort de cinq de nos soldats en Afghanistan.

Cette recherche du Bien Commun est en quelque sorte à la base de notre démocratie, expression libre de la volonté commune de vivre ensemble dans le respect mutuel. Cela nous paraît si naturel que l'on croit facilement à la durabilité de cet état de choses et qu'il est normal de vivre ainsi. Mais quand on voit autour de nous les difficultés que de nombreux peuples rencontrent pour acquérir cet état de vie, nous devrions réfléchir davantage aux précautions qu'il nous faut prendre pour le sauvegarder.

Ce Bien Commun qu'est la démocratie nous a été légué après de longs combats. Songeons qu'il s'est écoulé quatre-vingt-six ans entre les débuts de 1789 et la constitution de 1875 établissant l'État républicain que nous connaissons aujourd'hui et qui n'a plus été contesté fondamentalement depuis, sauf lors de la parenthèse de l'État français entre 1940 et 1944.

Les Égyptiens et les Tunisiens libéraux s'impatientent actuellement des lenteurs de leur révolution. On les comprend. Pour nous aussi, ce fut un périple long et difficile comportant avancées et retours en arrière. C'est la raison pour laquelle dans cette période électorale qui s'ouvre, il importe que nous élevions notre regard pour distinguer ce qui est essentiel, à savoir ce Bien Commun que nous devons non seulement protéger mais faire grandir encore au lieu de l'abaisser dans nos petites querelles.

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