Cette semaine, pas ou peu de bourdes, les conseillers ont
bien bossé et pour une fois, ils semblent avoir été écoutés. En tout cas
pas de couacs en direct, seulement à posteriori… Et puis un hommage
surréaliste à la « pensée sarkozyste » puisque non seulement le
diagnostic mais aussi la solution a été reprise de l’ex président par le
nouveau pour essayer de sauver ce qui peut l’être de la production
française. Petit worst of de la semaine en Hollandie…
Back to the future !
On se souvient de la virulence
du candidat Hollande contre l’idée de son prédécesseur de transférer une
partie des charges sociales et patronales pesant sur le travail vers la
consommation, via la TVA Sociale. Jugée comme injuste parce «
qu’antisociale » et comme une menace à la croissance, le candidat
Hollande abrogerait le dispositif une fois élu président. Ce qu’il fit
dès juillet dernier. Mais il a remis au goût du jour cette TVA sociale
en reprenant la préconisation du fameux rapport Gallois… Si quelqu’un
comprend la politique mise en œuvre et surtout la pensée économique du
président… En tout cas, après avoir nié la crise, ignoré le problème de
compétitivité et rejeté catégoriquement l’hypothèse d’une hausse de la
TVA, le voilà qui en quelques semaines reconnait que la crise est
violente, qu’il faut agir pour redonner de la compétitivité des
entreprises et que la TVA est un excellent moyen d’y parvenir… En tout
cas celui qui aura suivi les positions présidentielles doit avoir un
sacré torticolis : pour un choc de compétitivité avant l’été, puis
contre en été, puis de nouveau pour en octobre… Soulignons d’ailleurs
que le coup est habile : promettre en 2013 de l’argent de 2014… On
savait les socialistes généreux avec l’argent des autres… Ils deviennent
particulièrement créatifs en promettant de l’argent futur, dont on
n’est pas sûr qu’il existera ! Pervers, non…?
La leçon de « triple z’Ayrault ». Au moment de
présenter les mesures prises par le gouvernement, Ayrault nous explique
qu’attention, la hausse de la TVA de son gouvernement n’a rien à voir,
mais alors absolument rien à voir avec celle décidée par la droite ! On
se croirait revenu aux temps anciens où les Inconnus faisaient rire la
France avec « les bons chasseurs et les mauvais chasseurs… ». Dans le
cas qui nous occupe, la différence entre la bonne et la mauvaise TVA se
chiffre à 3 milliards : L’immonde hausse de la « TVA de droite »
rapportait 10 milliards, la gentille hausse de la TVA de gauche ne
rapportera « que » 7 milliards. Quand on vous dit que ça n’a rien à
voir…. En tout cas, une chose est certaine : notre premier ministre a
abandonné toute estime de lui-même…
Les bourdes… à retardement ! En fait de bourdes, ce
sont les déclarations passées (septembre !) des ministres sur le refus
catégorique d’une hausse de la TVA qui nous reviennent aujourd’hui en
écho… Moscovici : « L’évidence, c’est que la TVA sociale, c’est nous qui
l’avons supprimée, car nous la jugeons injuste et inefficace dans un
moment où il fallait soutenir le pouvoir d’achat et la consommation. Dès
lors que nous l’avons supprimée, nous n’allons pas la rétablir. »!».
Alain Vidalies : « L’option TVA est totalement écartée : en l’état il
n’y a pas de projet de l’augmenter d’ici à la fin du quinquennat, les
choses sont claires.» On se parle là de prises de position de septembre
dernier… Bref, on voit que la politique économique de la France est
claire puisque ceux qui ont la charge de l’appliquer savent exactement
où ils vont d’un mois sur l’autre… Laissons à Marie-Noëlle Linemann la
conclusion : « Quand on fait l’inverse de ce qu’on a dit, on s’expose
politiquement ». Et la sanction, c’est maintenant : pas une semaine sans
que le Sénat ne mettre un camouflet au gouvernement. Ce coup-ci, c’est
la loi de programmation financière qui est retoquée, les sénateurs PC
ayant voté avec les sénateurs UMP et centristes. Déjà que l’exécutif est
singulièrement affaibli dans l’opinion par ses 2 têtes (mal) pensantes,
mais si en plus la majorité se délite après 6 mois aux affaires, on
peut dire qu’on part sur des bases très incertaines…
« Chacun son tour, et poussez pas, y en aura pour tout le monde ! »
: à la rentrée, c’était le président qui en prenait plein la poire chez
les faiseurs d’opinion (ou ceux qui se considèrent comme tels)
parisiens. Puis les faiblesses du premier ministre ont été si criantes
qu’il a déporté les tirs sur ses frêles épaules. Retour de bâton cette
semaine avec une seconde salve, violente, des hebdo : L’Express
s’interroge en Une « Y a-t-il vraiment un président en France ? ».
Barbier, en verve, note que « La présidence de la République est une des
rares fonctions où le moine fait l’habit. Hollande cherche encore
l’étoffe… » Sévère. Le Point titre, lui, sur «le grand méchant doute »
que Sylvie-Pierre Brossolette résume ainsi : « le triple doute qui
entoure aujourd’hui le président concerne sa ligne, son autorité et sa
méthode ». En d’autres termes, ce qui fonde l’exercice du pouvoir. Rien
que ça ! Même l’Obs tire sur l’ambulance hollandaise : cette semaine, il
note goguenard, que le « président fixera un cap lors de la conférence
de presse du 15 novembre. Mais à quoi cela sert-il quand on est
inaudible (cf les 36% d’opinions favorables)? » Déjà que les socialistes
au pouvoir viennent de rendre un hommage inattendu au programme
sarkozyste, il ne reste plus qu’ils considèrent, comme l’ex président,
qu’« Hollande est nul ». Patience, on y arrive… Déjà que le voile se
brise pour la presse si enamourée au printemps dernier. Ses plus proches
soutiens l’interpellent par presse interposée… Les Verts grognent et
votent comme bon leur semble, le PC fait capoter des votes emblématiques
au Sénat… Valérie, vite, un Tweet, et le tableau sera complet !
On peut tromper une fois une personne… : A propos de
tableau, celui dépeint par les autorités économiques internationales
sur la situation de la France est assez unanime. « La France va dans le
mur », comme le dit en off un haut dignitaire du FMI. Cette semaine,
l’institution a rendu un pré-rapport sur la situation de notre pays, qui
est alarmante : la croissance pour 2013 et 2014 est surévaluée, les
déficits ne seront pas contenus contrairement aux engagements pris et
surtout la méthode est contestée puisque les économies dans la dépense
publique sont inexistantes. La Commission de Bruxelles ne dit pas autre
chose. Pour Cahuzac, les avis ne font pas autorité. Bon. Rendez-vous
donc en 2013, Jérôme. Et compte sur une France vigilante…
« Un cap, que dis-je… » : Notre président nous a
fait un aveu, terrible, dans son interview au Monde de la semaine
dernière. La crise n’est qu’une question de cycles et il faut en espérer
un meilleur pour que nous nous en sortions ! Sa tactique devient d’un
coup parfaitement lisible : un service minimum de réformes pour ne pas
effrayer les marchés en attendant que les Allemands et la BCE acceptent
la monétisation de notre dette et que l’économie redémarre
miraculeusement. Mais où est le plan B si le cycle est plus long que
prévu, les difficultés structurelles et les Allemands intransigeants ?
Euh…. Hélas, pour avoir d’ores et déjà tardé à adopter une politique de
réformes courageuses et se contenter de mesurettes comme dans les suites
du rapport Gallois, il s’est rapproché des échéances législatives
allemandes qui empêchent la chancelière de céder quoi que ce soit à des
pays-cigales. Et, d’ici la fin 2013, il y a de fortes chances pour que
la récession et la hausse du chômage soient devenues insupportables aux
Français…. On se rapproche du moment de vérité, on dirait.
L’Obs, nouveau résistant ? En conclusion d’un
article sur le président que n’aurait pas renié Le Figaro, Joffrin nous
régale : « Hollande arbitre tardivement et souvent dans la confusion ce
qui avait été caché sous le tapis durant une campagne qui ne visait
qu’une seule chose : gagner. La gauche, sa gauche, a boudé depuis trop
longtemps tout un travail de clarification intellectuelle qui, s’il
avait été fait, aurait au moins évité les malentendus qui crispent
l’opinion et lézardent sa majorité. Aujourd’hui, c’est le temps des
factures, conclut le mag. Pour Hollande aussi elle est salée ”. Laurent,
au fond, t’es plutôt Copé ou Fillon ?
Aurélie, un répit ? Cette semaine, ma divine Aurélie
a allumé une lueur d’espoir dans mon œil de réactionnaire
indécrottable. Elle a décidé de s’attaquer, suite au rapport Françaix,
aux aides publiques à la presse. Alors là, je dis chapeau Aurélie, et
courage ! Surtout ne t’arrête pas en route, sois forte et résiste aux
scribouillards de tous bords qui ne survivent que grâce aux deniers
publics (via les impôts) et qui continuent de produire des papiers dont
personne ou presque ne veut ! On apprend dans ce rapport que Le Monde
touche la modique somme de 17 millions d’euros par an de la part de
l’Etat (donc nos impôts!), Télérama 9 millions, Libération 8 millions,
Télé 7 jours 7 millions (!)… Là où ma sublime gâche tout, c’est qu’elle
souhaite des aides « ciblées ». Ben voyons ! Il y a donc des rédactions «
dignes » de toucher de l’argent public et d’autres qui ne le sont pas.
Aussi, le projet qui consistait à penser que le marché (à savoir la
rencontre d’une offre rédactionnelle avec une demande de lecture)
pouvait enfin s’envisager dans l’univers de la presse écrite française,
est complètement irréaliste. Ce que veut en fait Filippetti, c’est une
presse d’Etat. Le ministère décidera donc des journaux qui devront être
subventionnés… et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce
qui doit ressembler à des pratiques dignes de la Corée du Nord, non ?
Mais, pire, c’est la conception de la société qui inspire une telle
réflexion qui fait froid dans le dos. En effet, dans la tête des
gouvernants socialistes, l’individu est absolument incapable de décider
de lui-même ce qu’il veut lire et quel prix il est prêt à payer pour
cela. Il faut donc lui prendre de l’argent par l’impôt et décider pour
lui de le donner à certains journaux qui doivent être encouragés. Donc
l’Etat doit décider pour moi. Aurélie, j’entends bien que tu me
considères comme un demeuré débilopathe profond, mais peux-tu s’il te
plait envisager l’idée que si j’estimais que l’information de Libé ou de
l’Huma valait les quelques pièces jaunes qu’ils demandent, et bien je
les achèterais ? Remarque, au fond, peut être que tu penses que je ne
sais pas lire…
La vérité sort de la bouche des enfants :
formidables bambins ! C’est l’histoire, véridique, d’un dictionnaire qui
a été écrit par des écoliers pour les inciter, justement à lire et à
écrire. Ainsi quelques 17000 mots se sont retrouvés compilés et définis
par des enfants de grande section jusqu’au CM2. Au-delà de l’exercice,
complètement inepte au demeurant, pour faire aimer les mots à des
enfants, le résultat est immonde, inacceptable, impubliable. Le
ministère a d’ailleurs suspendu la mise en ligne de ce travail. Pourquoi
? Parce que les enfants sont « sexistes » selon les mots du ministère !
Et oui, il ressort que « le père est le chef de famille parce qu’il
protège ses enfants et sa femme » … et que « la mère a des seins et
qu’elle repasse les affaires de toute la famille ». C’est donc ça : les
enfants décrivent une réalité, la leur, et pas (encore) celle édictée
par l’Education Nationale… Va falloir que le lavage de cerveau commence
plus tôt… Surtout, ils ont osé utiliser les mots « Père » et « Mère » en
lieu et place de « Parent 1 » et « Parent 2 »… Les maisons de
correction (de la pensée) vont reprendre du service d’ici peu…
Les divers de la semaine : Aubry est mise en examen,
bon. En même temps, Ayrault et Montebourg ont été condamnés par la
justice, les hiérarques régionaux socialistes en affaires avec la
justice donnent encore de la voix à Montpellier, Marseille ou encore
Lens… Martine valide donc ce point de vue, la trajectoire de son parti:
le PS était historiquement un parti épris de justice, il n’est plus
qu’un parti de repris de justesse ! / Dans la série nausées, on subit
les affaires sexuello-financières de Rachida Dati. Mais non de dieu,
quand tout le monde voulait savoir qui était le père, tu drapais ta
fille dans un mystère des plus opaques ! Que n’as-tu besoin aujourd’hui
de clamer à la terre entière, par justice interposée, qui est son père ?
A commencer par le type concerné, d’ailleurs ? Et puis, le mec en
question, c’est le Parent1 ou le Parent 2 ? Nan, parce que quitte à la
reconnaitre, autant être Numéro 1, non ? Bref, c’est lamentable. Et je
prédis que d’ici peu, on saura tout de ses frottis, à Rachida… /
Hollande écrit à Obama pour le féliciter, Obama dont la réélection a
l’air de plonger à peu près 150% de la population interplanétaire dans
une hystérie absolument incroyable, mais balance une faute d’orthographe
dans la signature… Amateur ? / Ca se chicorne grave à Nantes (chez le
premier ministre) : en effet pas une semaine sans que les flics (de
Valls) cognent allègrement sur la tronche des opposants (amis de Duflot)
au futur aéroport de Notre Dame des Landes. Mais pendant ce temps-là,
tout va bien dans les réunions ministérielles… Une chose est certaine en
tout cas, le cas ne dérange pas nos ministres verts qui peuvent donc
laisser leurs militants se faire casser la gueule sans dire un mot… On
se rend compte chaque jour davantage que les verts ont des convictions
et que ces convictions sont à vendre contre quelques avantages
ministériels. Jolie conception de la politique qui semble ne choquer
absolument personne, nulle part. Pendant ce temps-là, Jean-Luc et Marine
se frottent les mains… Allez, bon week end et bon courage.
dimanche 11 novembre 2012
Une semaine en Hollandie
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