De nombreuses promesses ont été tenues
Dés son arrivée au pouvoir, le gouvernement s'est employé, sous l'impulsion du président de la République, à défaire un à un les symboles du quinquennat de Nicolas Sarkozy. La TVA sociale a été supprimée avant même son entrée en vigueur. Le bouclier fiscal a été remisé au placard. Et les heures supplémentaires desfiscalisées, symbole du "travailler plus pour gagner plus", ont été réduites à peau de chagrin. Enfin, les ménages disposant d'un patrimoine d'une valeur supérieure à 1,3 millions d'euros se verront soumis à une contribution exceptionnelle en 2012, qui annule au passage les effets des mécanismes d'allègement de l'ISF mis en place en 2011 par l'ancienne majorité UMP.
Dans le même temps, les premiers jalons du programme de François Hollande ont été posés. L'encadrement des loyers privés, lors d'une relocation ou du renouvellement du bail, s'applique depuis le 1er août dans 38 agglomérations de l'Hexagone et de l'Outre-mer. Et les dirigeants d'entreprises publiques ne pourront plus toucher de salaires supérieurs à 450.000 euros bruts par an. Autre promesse majeure, les travailleurs entrés dans la vie active avant vingt ans et qui disposent du nombre d'annuités requis pourront bénéficier d'une retraite à taux plein dés soixante ans à partir du 1er novembre. Le SMIC a quant à lui été revalorisé de 2% au 1er juillet pour atteindre 1425,67 euros bruts mensuels pour 35 heures par semaine.
Enfin, d'après le sondage publié samedi, 82% des français plébiscitent la réduction du traitement du président et des ministres et le retrait anticipé des combattants français d'Afghanistan est approuvé par 75% d'entre eux. Mais malgré cela, la rentrée du président Hollande s'annonce chaude.
La rentrée s'annonce chaude
Pour l'avenir, seulement 40% des français font confiance à François Hollande et au gouvernement pour trouver des solutions à la crise de la zone euro. Et de nombreux dossiers sont encore en attente d'un arbitrage. Parmi eux, les contours de la tranche d'impôt à 75% sur les très hauts revenus, proposition marquante de la campagne, restent imprécis. Quant aux blocage des prix des carburants, repartis à la hausse, il se heurte aux craintes des pétroliers de voir leur marge diminuer. Le tout alors que le ciel n'en finit pas de s'assombrir. Sur le front de l'emploi, la majorité devra redoubler d'efforts pour enrayer un chômage qui a bondi de 1,1% en juin et a franchi la barre symbolique des 10%. Alors que les nouvelles annonces de plans sociaux se sont enchainées à un rythme effreiné au printemps et au début de l'été.
Dernière mauvaise nouvelle en date, la France devrait entrer en récession à l'automne, si l'on en croit les prévisions de la Banque de France publiées la semaine dernière. Ce qui ne sera certainement pas de nature à simplifier l'autre tâche titanesque qui attend François Hollande et sa majorité à la rentrée, le bouclage du budget 2013. D'après la Cour des comptes, 33 milliards d'euros d'efforts supplémentaires seront nécessaires pour que la France respecte ses engagements vis-à-vis de Bruxelles l'année prochaine. L'austérité semble inévitable.
Ca s'agite à droite comme à gauche
A droite, on ressort les vielles recettes. Après avoir attaqué le chef de l'Etat sur l'augmentation de la pression fiscale sur les classes moyennes, on reproche à François Hollande son manque de fermeté dans la gestion du dossier syrien. Nicolas Sarkozy s'était permis une sortie la semaine dernière, avant que François Fillon ne prenne à son tour le soin d'égratigner le président de la République sur sa politique étrangère. Dans une tribune publiée lundi par le Figaro, l'ex-Premier ministre et candidat à la présidence de l'UMP avait accusé le chef de l'Etat de manquer de "courage", l'exhortant à faire pression sur Vladimir Poutine pour que Moscou lâche le régime de Damas. Et nul doute que les critiques vont aller en s'intensifiant à mesure que l'on avancera dans la campagne à la présidence du premier parti d'opposition.
Mais il n'y a pas qu'à droite que l'on rue dans les brancards. Les expulsions de camps de Roms qui ont eu lieu jeudi à Lille et à Lyon ont provoqué une vive émotion au sein de la majorité, notamment en provenance des Verts et du PCF, soutenus par les associations de défense de ces populations. Et déjà, le PCF a réclamé à François Hollande la tenue d'un référendum pour la validation du traité budgétaire européen, héritage du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
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