A quelques semaines des législatives, trois scénarios se présentent, qui conditionnent l’avenir du pays pour cinq années.
1/-Une vague rose, comme en 1981 : disposant d’une forte majorité à l’Assemblée et du soutien du Sénat, le gouvernement socialiste serait en mesure d’appliquer l’ensemble de son programme en dehors de toute contrainte politique.
2/-Une victoire socialiste par un faible écart : les nouveaux dirigeants du pays se trouveraient en difficulté pour mettre en œuvre l’une des mesures phare de leur projet : le droit de vote des étrangers aux élections locales. En effet, ils ne pourraient pas se prévaloir de la majorité des trois-cinquièmes au parlement pour procéder à la révision constitutionnelle nécessaire. Donc, ils devraient passer que par la voie d’un référendum à haut risque. Se lanceraient-ils dans cette aventure ?
3/-Une victoire, même courte de la droite : nous nous trouverions dans le cas de figure totalement inédit d’un président qui vient d’être élu et qui n’obtient pas de majorité aux législatives suivant son élection. Nous aurions une situation politique sans précédent. Je ne pense pas que la droite accepterait de gouverner pour deux raisons : d’abord elle ne dispose aujourd’hui d’aucun leader crédible ; ensuite un Premier ministre de cohabitation ne pèserait pas lourd face à un Président dont la légitimité issue du suffrage universel est encore toute fraîche. Ce dernier ne prendrait sûrement pas le risque de dissoudre l’Assemblée, ce qui reviendrait à aller à l’encontre de la volonté populaire. Donc nous garderions je crois le Premier ministre actuel et nous aurions un gouvernement de centre gauche qui s’appuierait sur le Sénat. La majorité à l’Assemblée ne s’amuserait sûrement pas à le renverser, au moins avant deux ans, créant ainsi une crise politique qui lui serait cette fois-ci fatale. Donc, l’ensemble de l’action politique devrait faire l’objet d’une négociation : rien ne pourrait être décidé en dehors d’un consensus minimum. C’en serait fini du programme du parti socialiste. Tout le monde devrait travailler ensemble, un peu comme en Allemagne. Le risque de ce scénario : sauf réussite inattendue, il fait le jeu des extrêmes.
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