Crise de l’euro : il va falloir faire des choix. Soit nous
donnons plus de pouvoir à ceux qui nous ont mis dans la situation où
nous sommes, soit nous leur retirons le pouvoir et reprenons notre
liberté.
La pauvre créature que j’ai souvent comparé à Frankenstein dans ces pages, je veux dire bien sûr l’euro est peut être en train d’entrer en phase d’agonie.
Ce monstre monétaire, créé par des gens qui n’ont jamais rien compris
ni à l’économie ni à la finance, c’est-à-dire par des hauts
fonctionnaires et des politiques surtout français d’ailleurs, a fait des
dégâts immenses, comme on pouvait s’y attendre.
Tous les systèmes bancaires européens sont en faillite, les marchés
des actions sont à 50% de là où ils étaient au moment de la naissance de
l’euro, le chômage atteint des records historiques à peu près partout
en Europe (sauf en Allemagne), le chômage des jeunes est supérieur à 50%
dans tous les pays du Sud du vieux continent qui n’ont plus accès aux
marchés financiers pour la première fois dans l’Histoire, tous les
traités solennellement signés sur la façon dont la BCE devait
fonctionner ont été violés sous la pression des circonstances, un parti
ouvertement nazi reçoit 8% des votes en Grèce, bref le désastre, bien
qu’annoncé et largement prévisible est total.
Quels sont les choix ? Il y en a deux.
La première branche de ces choix est de considérer que les problèmes de l’euro proviennent du fait que jamais une zone monétaire n’a pu exister sans un État central, disposant du monopole légal de la violence et prélevant des impôts sur sa population. Il nous faut donc de toute urgence créer cet État, détruire ce qui reste de nos souverainetés nationales, ce qui a toujours été le grand projet de Delors ou de Trichet, et enfin arriver à une structure étatique où les talents de nos hauts fonctionnaires que personne n’a élu pourront s’exercer à plein.
La deuxième est plus pragmatique et consiste à dire que l’euro a été une invraisemblable erreur (que j’ai souvent comparée à la ligne Maginot, soutenue à l’époque par toute l’intelligentsia française). Les responsables de cette erreur ? Nos chères (ô combien) élites, qui ont bâti ce monstre contre la volonté des peuples. Un jour ou l’autre, il va falloir abolir cette monnaie qui n’en est pas une pour retourner aux monnaies nationales flottantes… Le vrai danger est que cette destruction ne se fasse dans le désordre et que l’Europe que nous aimons, c’est-à-dire celle de la liberté, ne soit la victime collatérale de la fin de notre Frankenstein. Pour être clair, la disparation de l’euro serait une merveilleuse nouvelle, à condition que cela n’entraine pas la disparition du marché commun…
Le choix est donc simple : soit nous donnons plus de pouvoir à ceux qui nous ont mis dans la situation où nous sommes, ce qui revient à donner les clés de la cave à un sommelier alcoolique, soit nous leur retirons le pouvoir et reprenons notre liberté.
Dans le premier cas, de pessimiste que j’ai été sur l’Europe depuis un certain temps, je deviendrai carrément dépressif. La plupart des pays européens, le notre y compris, sont en train de crever économiquement en raison de l’hypertrophie étatique (le notre y compris) couplé à un manque de compétitivité causée par une monnaie commune, et la solution à nos problèmes serait… de créer une structure étatique de plus, accompagnée de son inévitable cortège d’impôts, de réglementations, de contraintes et de passe-droits, tout en gardant l’outil monétaire qui empêche toute adaptation… Le cauchemar…
Dans le second cas, je deviendrai extraordinairement optimiste sur tous les investissements en Europe, puisque le capital, à la place de se diriger en fonction de directives émises par nos chers fonctionnaires à la BCE, sera alloué à nouveau en fonction de la rentabilité marginale du capital investi. Le marché haussier commencera immédiatement, partout sauf sans doute en Allemagne, pour des raisons que chacun comprend.
Bref, nous arrivons dans des temps historiques.
Ou l’Europe retourne à ses racines de subsidiarité et de liberté et il faut se bourrer d’actifs européens, comme il fallait acheter la Suède en 1992 ou le Canada en 1994, ou l’Europe choisît de sauver ses banquiers au détriment de ses entrepreneurs en laissant l’épargne des Européens à la disposition de Bruxelles et de la BCE, et nous rentrons inexorablement dans le scenario japonais. Dans ce second cas, il faut n’avoir des actifs financiers ou immobiliers qu’en dehors d’Europe.
Ce que je dis est donc tout simple.
Depuis quelques années, j’ai toujours essayé pour les lecteurs de trouver une solution qui leur permette de rester en Europe tout en limitant les dégâts du style « valeurs exportatrices européennes ». Je crains que nous n’arrivions à la fin de ces atermoiements. Dans les quelques mois qui viennent, il va falloir soit tout avoir en Europe, soit ne rien avoir.
Attachez vos ceintures, nous rentrons dans une zone de turbulence et il va peut-être falloir changer de pilote en plein vol…
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