Coupes dans les revenus des fonctionnaires du ministère de la Culture et de ses antennes, retards de plusieurs mois dans le paiement des salaires, les acteurs de la vie culturelle hellénique ne supportent plus les sacrifices faits en raison de l'austérité. «Certains compositeurs ou chanteurs se font payer - quand ils arrivent à se faire payer - avec des chèques virtuels», renchérit Giorgos Tsevrenis, agent d'artiste. «Cela signifie que les chèques sont encaissables dans huit mois ou un an. Pourtant tous les artistes ont baissé leurs cachets», explique-t-il.
Des artistes changent de métier
Toutes les semaines, Giorgos Tsevrenis reçoit des artistes de renom se plaignant de ne pas être payés par les mairies ou les festivals. «Il n'y a même pas d'allocation-chômage pour eux, donc la plupart cherchent à récupérer leurs droits d'auteur et les autres changent de métier, s'ils y parviennent…», dit-il, très sceptique sur les bienfaits du nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros, accordé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.Dans le nord du pays, le Théâtre national de Thessalonique demande même aux spectateurs de payer leurs billets en paquets de pâtes, de riz ou de farine. «Après, cela devient difficile de payer les acteurs en euros…», note Giorgos Tsevrenis.
La célèbre actrice Zeta Douka lance un appel au secours à l'Europe. «On ne peut pas jeter la Grèce, berceau de la civilisation, aux gémonies à cause de ses politiques qui ont mal dirigé le pays pendant quarante ans. La Grèce a légué une richesse culturelle de plusieurs siècles au monde, et on doit la détruire à cause des spéculateurs? Il y a urgence et il faudrait aussi que les Européens ouvrent les yeux au plus vite !», s'enflamme-t-elle.
Certaines associations ont décidé de se mobiliser pour le sauvetage du patrimoine grec via les réseaux sociaux et espèrent être entendues au plus haut niveau.
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