Décidément, François Hollande n’a pas changé depuis qu’il disait qu’il n’aimait pas « les riches » en situant la barre à 4 000 euros. Faute d’imagination pour sortir la France de la crise, il prend délibérément le risque de l’y enfoncer davantage par des propositions démagogiques.
Témoin, cette mesure que les esprits sensés comme François Fillon trouvent « imbécile », mais qui fait mouche : taxer les “gros” revenus, à partir de un million d’euros, à 75 %! Une proposition approuvée par une majorité d’électeurs : peu de gens se sentent concernés par des montants qui, comparés à un revenu médian de 2 400 euros par mois, peuvent sembler astronomiques.
En procédant ainsi, le candidat socialiste commet une double faute. Il se prétendait rassembleur, porteur d’une autre vision de la France qu’il peine à préciser. Se contredisant de meeting en meeting, s’avérant incapable de formuler un idéal dans lequel les Français pourraient se reconnaître, il préfère flatter la jalousie, la rancoeur, la volonté de revanche de la part de victimes de la crise qui cherchent un coupable. François Hollande leur désigne un bouc émissaire : “les riches”, alliés à son ennemie “la finance”, qu’ils pourront punir de leurs malheurs.
Deuxième faute de celui qui prétend gouverner la France : renforcer les Français dans leur préjugé hérité de la Révolution de 1789 selon lequel les inégalités sont toujours le résultat d’une injustice, jamais la récompense d’un talent créateur de richesses pour le pays.
Il y a certes des rentiers, qui n’ont d’ailleurs pas forcément démérité. Mais les quelques milliers de contribuables visés par la mesure Hollande sont d’abord des entrepreneurs, des dirigeants d’entreprise, des chercheurs, des artistes, des sportifs de haut niveau qui contribuent à la notoriété de notre pays, font progresser son économie, sa culture et son prestige. En confisquant le fruit de leur talent, en les privant d’une légitime récompense financière pour leur mérite, on risque d’achever de décourager l’effort et de stériliser la création sous toutes ses formes, à commencer par la création d’emplois dont on a tant besoin.
Il est légitime de parler de confiscation quand s’ajoutent aux 75 % les prélèvements sociaux (8 %) et l’ISF rétabli dans son ancien barème sans plafond. Ceux dont le revenu se situe au-dessous du seuil du million d’euros auraient d’ailleurs bien tort de croire qu’ils seront épargnés par cette folie spoliatrice. Qui peut sérieusement croire que l’on passerait directement de la tranche de 45 % à celle de 75 % sans tranches intermédiaires dans le barème de l’impôt ?
En réalité, c’est tout l’encadrement de nos entreprises qui se trouve menacé par cette volonté de nivellement. Et toute la compétitivité de notre appareil productif qui serait ainsi compromise, non seulement par un coût trop élevé de la main-d’oeuvre non qualifiée mais aussi par l’impossibilité de rémunérer en France à sa juste valeur la main-d’oeuvre hyperqualifiée. Du bouclier fiscal tant critiqué, nous passerions ainsi sans transition au boulet fiscal pour tous ceux qui ont le grand tort de se distinguer par leurs qualités exceptionnelles.
Sans doute n’est-il pas dans l’air du temps de parler de mérite, de talents et de récompenses financières. Mais la France vit dans un monde où prévaut l’économie de marché, où circulent librement les capitaux et les hommes. On voit déjà bien des artistes mais aussi des sportifs français, footballeurs, tennismen et autres, exercer leurs talents soit à l’étranger, soit même en France en étant fiscalement domiciliés ailleurs. La capitale belge prospère en partie grâce aux exilés fiscaux français. Nos jeunes sont de plus en plus nombreux à songer à s’expatrier dans des pays où l’initiative et l’enrichissement ne sont pas regardés comme un péché.
La taxe Hollande sur les “riches” non seulement ne rapporterait rien à l’État mais l’affaiblirait par la diminution de créations de richesses. Car contrairement à ce que voudraient nous faire croire les socialistes, l’enrichissement de quelques-uns grâce à leur valeur reconnue par le marché ne s’oppose en rien à la solidarité nationale. Au contraire, elle la rend possible par les investissements qu’elle attire. Les Français qui se pressaient nombreux aux portes des Apple Stores pour rendre hommage à Steve Jobs au lendemain de son décès l’avaient bien compris : un créateur génial peut contribuer à changer le monde et à créer des milliers d’emplois chez lui et ailleurs. Rien d’anormal à ce qu’il devienne l’un des hommes les plus riches du monde, même si ce n’était pas son but premier. Avec François Hollande, on ne risque pas de voir une telle aventure se reproduire chez nous.
vendredi 9 mars 2012
Démagogue et médiocrate
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