vendredi 9 mars 2012
Bayrou, retour au classique
Pour la présidentielle de 2007, à la même époque du mois de mars, François Bayrou culminait à 24 % chez CSA. C’était son meilleur sondage de toute la campagne. Il faisait alors presque jeu égal avec Ségolène Royal (25 %-26 % selon les instituts), tous deux talonnant Nicolas Sarkozy (27-28 %). À l’arrivée, le 22 avril, l’actuel président franchissait la barre des 31 %. Ségolène Royal n’avait pas bougé (26 %) et François Bayrou était descendu à 18,5 %. Nicolas Sarkozy avait clairement vidé une partie du centre pour creuser l’écart, tout en drainant une grosse partie des suffrages lepénistes.
Cinq ans après, le président sortant n’est plus en mesure de rééditer ce genre de campagne. Il est en retard sur le candidat socialiste et les courbes n’accréditent pas de basculement immédiat. Pour ne rien arranger, Marine Le Pen est plus haut que son père. Face à la menace qu’elle incarne, Nicolas Sarkozy doit reconstituer d’abord le noyau dur de son électorat. D’où ses clins d’œil marqués envers la droite de la droite sur l’immigration et l’assistanat.
Par la force des priorités, le candidat-président laisse de l’espace au centre, et François Bayrou espère bien s’y engouffrer. Il cherche à se poser en recours, dans l’hypothèse où le chef de l’État resterait scotché à la deuxième place, voire s’il se mettait à dévisser.
François Bayrou joue la rigueur contre la crise, accuse le candidat socialiste de faire marcher le « déconnomètre à plein tube » en proposant un taux d’imposition de 75 % pour les super-riches. Alors qu’en 2007, il voulait faire exploser le système médiatico-politique, il se veut aujourd’hui modéré et rassembleur pour faire la différence avec Nicolas Sarkozy, auquel il reproche sa propension à « diviser ». Il se fait chantre de la lucidité et de la vérité, même si celle-ci est dure à entendre, pour se distinguer de François Hollande qu’il dépeint comme le candidat de « l’illusion ». Il réenfourche également un vieux cheval de bataille centriste, l’Europe, celle des six fondateurs de l’UE, grâce à laquelle il tente de se démarquer de la gauche et de ses tentations germanophobes.
Le positionnement du président du MoDem est cohérent, peut-être plus qu’il y a cinq ans, où il avait beaucoup dansé sur son pied gauche. Son problème, c’est qu’il est loin des scores que les sondages lui accordaient alors.
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