samedi 27 août 2011
Le jeu des cinq familles socialistes
Dans la vie du PS, l'Université d'été de La Rochelle est à la fois un petit théâtre où s'exercent les rivalités, et une grand-messe où l'on scande les vertus de l'unité et les espoirs de conquête. Rarement elle aura été aussi semée d'embûches et eu autant valeur de test de crédibilité. La première raison - déjà, les crispations sont palpables - est qu'elle marque l'entrée en scène des cinq candidats à l'investiture. Ils sont engagés dans une primaire qui pousse plus à la division qu'au rassemblement. Une compétition qui les oblige à afficher leurs différences sans trahir le projet du parti, avec le risque que les chicayas l'emportent sur le débat d'idées. C'est source de confusion, quand bien même l'ouverture s'est déroulée dans une ambiance somme toute feutrée. La deuxième raison tient au mano a mano entre une patronne du PS reléguée au rang de challenger, et François Hollande, l'outsider promu favori. Martine Aubry n'a plus le choix, elle doit faire décoller une campagne largement parasitée. Enfin, la crise financière condamne le PS à adapter, sinon à revoir, son projet, et donc à sortir du brouillard programmatique. Les sondages le disent à l'envi : les Français souhaitent une victoire de la gauche mais ils ne font pas plus confiance aux socialistes qu'à Sarkozy pour les sauver de la crise. C'est une épreuve de responsabilité qui attend le PS ce week-end, sa « présidentiabilité » qui se joue. Il ne faudra pas désespérer le peuple de gauche, ni se tromper d'adversaire. Si l'esprit d'unité ne devait être qu'un slogan lénifiant et ce rendez-vous un hymne à la fraternité, comme dirait Royal, qui sonne faux, alors les Français sauraient s'en souvenir.
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