jeudi 8 mai 2014
Arnaud Montebourg, c'est quoi, son problème ?
Il traite de menteur le P-DG d'Alstom, insulte la famille Peugeot, menace d'un contrôle fiscal le repreneur de SFR. Cet homme est manifestement trop nerveux...
On serait curieux de savoir à qui Arnaud Montebourg s'identifiait quand il étudiait l'histoire de France au lycée Stephen-Liégeard de Brochon (Côte-d'Or) : à Robespierre ou à Fouquier-Tinville ? Puis, plus tard, à Paris, pendant ses études de droit au Panthéon ou à Sciences Po rue Saint-Guillaume : à Che Guevara ou à Castro ?
Ce que l'on sait en revanche, c'est qu'il a toujours voulu régenter tout le monde.
Son père est fonctionnaire des impôts, ce qui peut être lourd à porter quand on veut devenir président de la République. Mais cela aide à comprendre sa propension à rudoyer et à menacer Patrick Drahi, le P-DG de Numericable et repreneur de SFR. Montebourg, qui préférait la solution Bouygues, avait réagi comme un coq blessé : "Il va falloir que monsieur Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France. Nous aurons des questions fiscales à lui poser." Pour le ministre du "redressement productif" - est-ce lui qui a trouvé ce titre pédant et pompeux ? -, cela semble naturel de vouloir imposer un "redressement" fiscal à cet honorable citoyen français pour la seule raison qu'il dirige de Suisse ses affaires internationales, à moins que ce ne soit pour un crime de lèse-majesté ?
Sur le même sujet, lire aussi "SFR-Numericable : la première défaite d'Arnaud Montebourg à Bercy"
Arnaud Montebourg réussit donc Sciences Po Paris, mais pour un homme de sa qualité et de son envergure qui veut devenir président, il doit épingler l'Ena sur son CV. Hélas, trois fois hélas, il est recalé à l'examen d'entrée. On n'ose imaginer la tragédie et les affreuses conséquences sur le caractère du jeune Rastignac de la Côte-d'Or qui devient finalement avocat, à défaut de pouvoir entrer dans la noblesse d'État comme haut fonctionnaire entretenu à vie par les contribuables.
Le 31 mai 1997, il réussit à se faire élire député PS de Saône-et-Loire au second tour. La veille, comme peut-être pour exorciser ses démons, il a épousé en grande pompe, dans une abbaye cistercienne, la fille du comte Antoine de Labriffe et de la comtesse née Anne de Lacretelle. Un grand mariage aristocratique. Le couple se séparera officiellement treize ans plus tard. On connaît la suite. Quand on veut devenir président, on doit sortir avec de jolies journalistes (Audrey Pulvar) et de jolies comédiennes (Elsa Zylberstein). Les présidents de France ont toujours aimé les jolies journalistes (Valérie Trierweiler) et les jolies comédiennes (Julie Gayet), ce qui, en dehors de toute autre considération, est en France plutôt un signe de bonne santé.
L'avocat Montebourg qui tonitruait dans les prétoires, devenu député, tonitrue à l'Assemblée. Violemment opposé au cumul des mandats, il finit par se laisser convaincre par ses amis et, se reniant, par faire comme tout le monde en devenant président du conseil général de Saône-et-Loire. Devenu ministre en charge de l'Industrie alors qu'il ne connaît rien à l'économie ni à l'industrie et qu'il n'a pas la moindre expérience de l'entreprise, encore moins des multinationales, il bataille comme un soudardavec l'entrepreneur américain Maurice Taylor, P-DG de Titan, qui proposait de reprendre l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, et avec lequel il échange des noms d'oiseaux et des courriers comminatoires, essayant, en plus, de le faire passer pour un cow-boy dangereux et un primate inculte. Il devient comme un forcené quand Peugeot annonce la fermeture de son usine d'Aulnay et encore plus quand les syndicalistes extrémistes représentant les employés au comité de direction de Peugeot font connaître le montant de la "retraite chapeau" du P-DG, Philippe Varin.
La France est un curieux pays : l'extrême gauche a le droit de siéger dans les instances de direction des grandes entreprises et connaît les rémunérations des dirigeants. Essayez donc de savoir combien gagnent vraiment les dirigeants syndicaux qui n'ont de comptes à rendre à personne !
Notre ministre du "redressement" devient très "productif" en déclarations intempestives, en coups de gueule improvisés, en colères théâtrales, pourvu que ce soit devant des micros et des caméras. Nous avons enfin une vraie star au gouvernement. Encore heureux qu'il ait raté l'Ena où on lui aurait sans doute appris à modérer ses humeurs belliqueuses et ses coups de menton péremptoires, sinon son classement final en aurait pris un coup !
Lire aussi "Montebourg, ministre des clashes"
Ensuite, c'est comme dans les séries de bandes dessinées : "Montebourg/Astérix chez Goodyear", "Montebourg/Astérix chez Peugeot", et maintenant "Montebourg/Astérix chez Alstom". Notre héros tombe Abraracourcix sur le P-DG d'Alstom, Patrick Kron, qui n'a pas, selon lui, "le civisme élémentaire d'avertir le gouvernement" de ses discussions secrètes entamées avec General Electric. Il aurait fallu aussi "avertir" la CGT peut-être ?
On apprend le 5 mai que le ministre trublion, devenu ministre de l'Économie ET du toujours fameux "redressement productif", a décidé comme un grand de rejeter "en l'état" l'offre de reprise de la branche énergie d'Alstom par General Electric. Comme si c'était à lui de décider du sort de deux entreprises privées, de niveau mondial, dont l'intérêt de se rapprocher paraît évident à tout le monde sauf à Montebourg/Astérix, qui éprouve un malin plaisir à faire du bruit avec sa bouche et du vent avec ses oreilles, quels que puissent être les dégâts qu'il occasionne et que l'on commence d'ailleurs à constater avec les départs annoncés des sièges sociaux, en Suisse et aux Pays-Bas, de Lafarge et Publicis qui vont quitter la France prochainement sans intention d'y revenir. D'autres vont immanquablement suivre. Le terrain de jeu des multinationales couvre le vaste monde et les présidents du CAC 40 aiment bien les clowns, mais uniquement avec leurs petits-enfants, pendant les vacances, au cirque
IL NE FAUT PAS OUBLIER QUE CET HOMME EST UN RATÉ.
IL A RATÉ L'ENA, DONC...PLUS NUL TU MEURS.
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