vendredi 19 septembre 2014
J’y suis, j’y reste
J’y suis, j’y reste
Deux heures pour dire « je reste ». Quelle que soit la situation du pays, le seul message de fond délivré lors de sa quatrième conférence de presse par le président de la République, c’est qu’il ira au bout de son mandat, qu’il fera « ses » cinq années.
Historiquement impopulaire, rejeté par huit Français sur dix, provoquant un profond scepticisme jusque dans son propre camp, François Hollande demeurera, quoi qu’il survienne, à l’Elysée.
Et pour le reste ? Rien : la France ne fera par un iota de plus pour se conformer à ses engagements, elle ne changera pas de ligne. Rien, à part un incroyable aveu d’impuissance sur sa politique. Comment interpréter autrement ce constat terrible fait par François Hollande : « Les résultats tardent à venir… Ils viendront… J’espère avant 2017 » ? La société a beau être, il le reconnaît lui-même, en pleine défiance, le sentiment d’abandon a beau gagner, la France ne fera pas davantage, et certainement pas différemment.
Deux ans après le début catastrophique de son premier septennat, François Mitterrand avait, dans les mêmes conditions de doute sur sa politique, donné une conférence de presse au cours de laquelle, à bout d’arguments pour justifier le manque aveuglant de résultats, il avait martelé qu’il faisait son devoir, tout son devoir.
A l’époque, déjà, la France s’enfonçait dans la crise et se retrouvait sous la surveillance inquiète de ses voisins. C’est le même scénario qui se répète : malgré les reniements, les zigzags, les hésitations et l’inefficacité criante de la politique menée, le recours au « devoir » permet de rejeter toute remise en question. On sait maintenant que cela peut encore durer 30 mois.
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