TOUT EST DIT

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mardi 7 juin 2011

Le marathon judiciaire de DSK

Dans l'affaire DSK, dominaient jusqu'à présent l'incrédulité, un buzz sans pareil provoqué par l'inculpation pour crimes sexuels d'un des hommes les plus influents au monde et des images chocs, rares mais tournant en boucle. Elle est désormais entrée dans une autre dimension, son implacable réalité judiciaire. L'audience d'hier préfigure une longue épreuve où tout pourra se passer à tout moment, y compris une négociation entre les parties. Une audience technique, éclair, sans surprise. DSK ayant confirmé qu'il plaiderait non coupable, seule façon d'éviter éventuellement la prison, la voie à un procès public est tracée. Contraint au silence par le système judiciaire américain, la défense va pouvoir prendre connaissance des éléments à charge et tenter de sortir de cette phase de présomption de culpabilité dans laquelle DSK était confiné. Classiquement, une affaire de viol marque la confrontation entre deux récits, parole contre parole. Le face-à-face opposera certes l'ex-patron du FMI à une femme de ménage noire. Un autre bras-de-fer l'attend pourtant avec un procureur démocrate, intransigeant, sensible à la cause des femmes, qui aura à cœur de convaincre tous les jurés. La défense de DSK, elle, va s'attacher à instiller le doute sur la plaignante, à jeter le discrédit sur sa déposition, et à transférer sur elle la pression médiatique de son célèbrissime client. La bataille de l'opinion est lancée, le décor posé, les acteurs en place. Les stratégies - relation sexuelle consentie contre « lutte des classes » - vont pouvoir se dévoiler. Aucun rebondissement n'est à exclure. Désormais tous les coups sont permis.

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