Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a pourtant laissé entendre qu'Athènes allait bénéficier d'une rallonge financière après le premier plan de secours, adopté en mai 2010.
D'intenses négociations sont en cours afin de trouver une solution permettant d'impliquer les créanciers privés dans un nouveau plan d'aide à la Grèce sans déclencher un défaut, a déclaré lundi 6 juin Jean-Claude Juncker devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, à Strasbourg.
"Il y a un certain nombre de gouvernements qui pensent ne pas pouvoir obtenir l'adhésion de leur Parlement et de leur population s'il n'y a pas d'implication du secteur privé", a dit le président de l'Eurogroupe. "Avec la BCE, nous travaillons à une formule qui n'entraîne pas un jugement définitif et négatif par les agences de notation et qui n'entraîne pas le constat d'un défaut", a ajouté le Premier ministre luxembourgeois, évoquant des "négociations ardues et ardentes". Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, qui l'accompagnait, a précisé que cette solution serait trouvée avant le 20 juin, écartant l'hypothèse d'une restructuration de la dette grecque.
"Ce qu'il y a pour le moment ce ne sont pas des engagements, ce sont des opinions", a réagi le porte-parole du gouvernement allemand, toujours très prudent sur le sujet. Berlin est soucieux de ne pas froisser son opinion intérieure, peu encline à venir au secours de la Grèce.
85 milliards d'euros ?
Après avoir reçu l'an dernier 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans par le FMI et l'UE, la Grèce devrait obtenir d'ici le mois de juillet une rallonge financière de la part de ses bailleurs de fonds internationaux, en échange d'un nouveau train de mesures d'austérité, pour éviter le défaut de paiement. Selon le journal grec Kathimerini, le nouveau plan de sauvetage de trois ans pour la Grèce, qui ira donc jusqu'en 2014, se montera à 85 milliards d'euros, dont un peu moins de la moitié sera fournie par l'UE et le FMI. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel parle jusqu'à 100 milliards d'euros. Pour le quotidien allemand Handelsblatt paru mardi, la décision sur un deuxième plan pourrait toutefois ne pas intervenir avant l'automne, en raison notamment de l'opposition de la Slovaquie.Après avoir examiné pendant un mois entier la mise en oeuvre par la Grèce du premier plan de sauvetage, les inspecteurs représentant la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne ont déclaré vendredi que la Grèce avait accompli des progrès considérables mais qu'il fallait accélérer les réformes structurelles.
Une échéance importante en juillet
Comme Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Juncker a estimé lundi qu'Athènes avait fait des progrès dans l'exécution de son programmes d'ajustement budgétaire. "Le gouvernement grec est en bonne voie pour remplir ses objectifs budgétaires pour 2011", a-t-il dit aux eurodéputés, tout en prévenant que le programme de privatisations de 50 milliards d'euros avancé par les autorités grecques ne résoudrait pas tous les problèmes du pays.Le ministre grec des Finances George Papaconstantinou a prévenu qu'Athènes serait incapable de remplir ses obligations à partir de la mi-juillet si le gouvernement n'obtenait pas la prochaine tranche de prêt de 12 milliards d'euros dans le cadre du premier plan de sauvetage de l'UE et du FMI, qui devait à l'origine être débloquée le 29 juin.
Mardi, la ministre grecque de l'Emploi, Louka Katselli, a relancé le débat sur les aberrations du système fiscal grec en citant plusieurs exemples: "J'ai la déclaration sous les yeux, ce couple déclare 19.300 euros par an et paie 9 euros d'impôts par an", a-t-elle détaillé, avant de présenter le cas d'un couple "possédant un villa de 300 m2, une résidence secondaire de 200 m2, deux voitures, une piscine et un voilier". "Ils déclarent 58.000 euros de revenus annuels, et paient 7.800 euros".
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