MONTREAL, 6 juin (Reuters) - Il faudra des mesures de surveillance budgétaire plus strictes que celles qui sont actuellement discutées pour éviter de nouvelles crises budgétaires à l'avenir, a déclaré lundi Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE).
S'exprimant lors d'une conférence à Montréal, il a ajouté que la crise de la dette que vit actuellement la zone euro n'est pas une crise de la monnaie unique, estimant que les difficultés trouvent leur source dans une surveillance déficiente des politiques économiques menées par les membres de la zone euro.
Jean-Claude Trichet a ainsi estimé que la Grèce ne s'était pas bien comportée par le passé en matière de politique budgétaire tout en ajoutant qu'il y avait eu de très sensibles améliorations ces derniers temps.
Aux yeux du président de la BCE, il n'y a pas de nécessité de restructuration de la dette grecque, même si, poursuit-il, le pays ne pourra pas faire l'économie d'un ajustement budgétaire.
Jean-Claude Trichet a estimé que le recours à une restructuration de la dette grecque - solution que bon nombre d'analystes financiers jugent inéluctable - n'est pas approprié tant que le pays s'en tient à son programme de réformes annoncé, exhortant notamment Athènes à mener un processus de privatisations crédible et rigoureux.
La Grèce recevra vraisemblablement une aide financière, venant s'ajouter au plan de 110 milliards d'euros défini en mai 2010, afin d'éviter que le pays ne fasse défaut sur sa dette. (voir [ID:nLDE7521IQ])
"Les difficultés auxquelles l'Europe doit faire face aujourd'hui n'est pas une crise de l'euro. Elles ne sont pas symptomatiques d'une crise dans l'union monétaire", a dit Jean-Claude Trichet.
Il a noté que le travail entrepris pour muscler le pacte de stabilité et de croissance de la zone euro, avec un accent particulier mis sur les déficits et la dette, était un "pas dans la bonne direction", tout en estimant qu'il n'allait pas assez loin.
"Le conseil des gouverneurs de la BCE s'inquiète du fait que les réformes de gouvernance économique actuellement en négociations ne sont pas suffisamment ambitieuses pour corriger la faiblesse structurelle de la gouvernance budgétaire et, plus largement, la gouvernance macro-économique de la zone euro", a poursuivi Jean-Claude Trichet.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a également dit avoir constaté ces derniers des risques haussiers pour la stabilité des prix à moyen terme.
La BCE annoncera jeudi sa décision mensuelle de politique monétaire. Les économistes s'attendent à un statu quo en matière de taux.
(Louise Egan et Claire Sibonney, Benoit Van Overstraeten pour le service français)
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