vendredi 10 juin 2011
De la clandestinité à l'air libre
Cesare Battisti, l'ex-activiste de la gauche radicale italienne, est âgé de 56 ans. Il a passé plus de la moitié de sa vie dans la clandestinité, à échapper à la justice de son pays. Il est désormais un homme libre. Ainsi en a décidé la plus haute juridiction du Brésil. Inspirée, ou influencée, par Lula, elle a rejeté son extradition vers l'Italie où il avait été déclaré coupable d'avoir commis ou été complice de quatre meurtres, et condamné à la perpétuité. Cette décision appartient à la souveraineté nationale ; elle obéit donc à un principe intangible. La vérité judiciaire - ou politique ? - l'emporte sur la vérité des faits et ces faits, vus d'Italie, sont marqués d'une encre indélébile. Noire comme les polars de l'auteur Battisti ; rouge comme le sang répandu par la lutte armée. Figure des « années de plomb », Cesare Battisti a participé à une histoire criminelle. Celle où des groupes terroristes, au nom d'une utopie, semaient la terreur et assassinaient les « ennemis » du peuple. Il s'est certes toujours dit innocent et a rompu avec son passé militant. Il n'empêche que les familles des victimes ne peuvent que ressentir une offense face à sa libération. Et que l'Italie, en vertu du même principe tout aussi inaliénable de sa propre souveraineté, ne peut que concevoir colère et humiliation, droite et gauche confondues. En dépit d'une condamnation définitive, le processus judiciaire ne sera pas mené à son terme ; sa dette envers la société ne sera pas réparée. Entre l'amnistie et la vengeance, il y avait pourtant un chemin. Existe-t-il encore dans les méandres de la justice internationale ?
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