TOUT EST DIT

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dimanche 24 avril 2011

Les démocraties et la rue syrienne

Un autre dictateur en sursis ? Le jeune raïs auquel la dynastie Al-Assad a donné la Syrie subit de plein fouet la vague des révoltes arabes. Le processus enclenché à Damas est peu ou prou semblable à ceux connus à Tunis et au Caire : un soulèvement populaire spontané ; pas d'opposition structurée (et pour cause, l'état d'urgence étouffe les libertés publiques) ; une jeunesse qui entend participer à l'Histoire, fédérée par les réseaux sociaux ; une revendication démocratique visant à liquider les attributs d'un régime autoritaire. Pour la rue, seule la fin d'un demi-siècle de parti baasiste pourra amener un changement effectif. Réformer ou réprimer, telle est l'alternative - désormais éprouvée - posée à Bachar Al-Assad. S'il s'engage sur le chemin de vraies réformes, il se condamne. Aussi simule-t-il, non sans brutalités, des concessions qui ne satisfont pas les opposants. Alors ceux-ci se radicalisent et la répression s'amplifie. La police a tiré sur la foule lors du « Vendredi saint », vendredi sanglant. Elle a recommencé hier. Face à cette nouvelle tragédie, la communauté internationale a prononcé une condamnation ferme. Toutefois, elle ne semble pas montrer le même empressement à « sauver la Syrie », la même empathie qu'envers le peuple libyen. Car Bachar Al-Assad n'est pas Kadhafi le banni. L'éclatement de la Syrie est redouté. Alliée de l'Iran, interlocutrice de la Russie, elle joue un rôle de « stabilité » dans une région en voie d'atomisation. Elle ne veut certes pas la paix avec Israël, elle ne veut pas non plus la guerre. Est-ce à dire que l'on craint que le remède - sous la révolution, le désordre - soit pire que le mal ?

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