dimanche 24 avril 2011
Un avion pour Benghazi
Nicolas Sarkozy envisagerait de se rendre pour quelques heures à Benghazi dans un avenir proche. Le président de la République serait le premier chef d’Etat à se rendre en Libye depuis le début de la guerre et ce serait un acte symbolique et de grande portée politique. La guerre en Libye n’est pas la guerre de Sarkozy comme se plaisent à ironiser certains, c’est une guerre de la France des droits de l’homme qui est en cette affaire la fille aînée de la communauté internationale puisqu’il s’agit, avec l’aval de l’ONU, de protéger un peuple contre son dictateur.Dans cette guerre juste, M. Sarkozy a su, à partir d’une alliance militaire étroite avec l’Angleterre de David Cameron, entraîner un président américain qui au départ traînait les pieds. On comprend les réticences d’Obama qui sort à peine d’une guerre en Irak et continue celle d’Afghanistan. Le syndrome de la guerre du Vietnam reste omniprésent dans la tête des Américains et a tendance à se réveiller lorsque l’on décide d’envoyer des conseillers militaires sur place comme Lyndon Johnson le fit autrefois à Saigon.
Pour éviter que la guerre ne s’enlise – elle n’est qu’à moitié gagnée face à Kadhafi qui s’accroche –, il faudra faire un effort supplémentaire : conseillers militaires, drones américains et forces spéciales. C’est bien, mais il faudra peut-être aller au-delà et l’expliquer aux Français. Nicolas Sarkozy a donné la légitimité politique aux insurgés, s’il se rend sur place, le régime de Kadhafi prendra un nouveau coup et il est de toute façon trop tard pour reculer, la présence de l’ancien adversaire d’Obama, John Mc Cain, à Benghazi, étant déjà un signal encourageant.
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