dimanche 24 avril 2011
La peur en campagne
Dans un an, les Français diront à qui ils font confiance pour porter leurs aspirations et répondre à leurs inquiétudes. Tous les symptômes d’un pays profondément malade s’expriment. Cette maladie a un nom: la peur.
Cette peur se nourrit d’éléments objectifs. Le pouvoir d’achat est rongé par le coût du chômage de longue durée, par l’explosion des dépenses de vie quotidienne et par les brisures familiales. L’industrie est sinistrée et nos produits se vendent moins dans une économie mondiale en croissance. Le sentiment d’insécurité prédomine.
L’importance des intentions de vote pour Marine Le Pen dans le monde ouvrier en constitue le symptôme le plus spectaculaire: la candidate du Front national rassemble dans cet électorat plus que le PS et l’UMP réunis.
Quatre ans après son élection, Nicolas Sarkozy affiche un bilan non négligeable (universités, environnement, retraites). Mais les espérances de la "rupture" se sont fracassées sur la crise mondiale auquel le pays paie un lourd tribut, à cause des nondécisions des décennies précédentes. Et l’homme de la France du travail n’a pu vaincre une société d’assistance incontrôlée, souvent abusive.
Aujourd’hui, les tabous volent en éclats. Le président en est le premier pourfendeur. Les Français demandent-ils plus de justice et de partage? Il invente cette étrange prime sur les dividendes. L’inquiétude montet- elle d’une immigration incontrôlée? Il défend la révision d’un traité européen. Dans le même temps, il compte sur la politique internationale pour affermir sa stature. Et sur les faiblesses de ses adversaires pour gagner le combat. Comme dans les années 1930, la peur d’un monde ouvert alimente le protectionnisme, la xénophobie et le rejet des élites. Le message de la France peut être un appel à la fraternité, cette part de notre devise républicaine a encore de l’avenir. Une société ne tient pas sans tabous.
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