Est-ce pour renouer des liens distendus à la suite d’une phrase prononcée en français sur le nécessaire accueil des étrangers ? L’intervention du 22 août, coïncidant avec l’expulsion de Roms, avait été interprétée comme une critique de la politique française. Est-ce pour montrer aux catholiques et aux évêques, dont plusieurs se sont exprimés vivement sur ce thème, qu’il n’y a pas divergence entre Rome et Paris ? Officiellement, il ne devrait pourtant pas être question de ce dossier. Mais on imagine mal Benoît XVI, qui ne cesse d’inviter les responsables occidentaux à respecter la dignité des immigrés, retirer quoi que ce soit à son propos sur l’« accueil des légitimes diversités humaines ». Seront au menu – affiché – de la rencontre, la situation des chrétiens au Proche-Orient (la France y est traditionnellement un acteur de poids et peut veiller au respect des minorités chrétiennes) ; la régulation de l’économie mondiale avant la présidence du G20, ainsi que les questions de bioéthique.
Autant de sujets qui, en s’appuyant sur le rôle diplomatique de la France, déborderont largement les frontières nationales… et électorales. Le président de la République espère sans doute regagner des points au sein de l’électorat catholique, qui l’avait majoritairement soutenu lors de l’élection de 2007, mais avait pu être désarçonné par son mode de gouvernement. Mais à Rome, où son approche d’une laïcité « positive » séduit, il s’agit de le prendre au mot et de lui donner à entendre le point de vue de l’Église – dans le respect des responsabilités de chacun, qui ne se confondent certes pas – sur les thèmes que le pape Benoît XVI juge essentiels pour le bien de tous.
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