TOUT EST DIT

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lundi 9 novembre 2009

RAMA YADE – La femme qui embarrasse la majorité

Rama Yade, encartée à l'UMP en 2005 et promue au gouvernement en 2007, était l'étoile montante de la politique française. La Jeune femme, belle et brillante, incarnait la diversité si chère au président fraîchement élu, Nicolas Sarkozy. Mais deux plus tard, la femme politique préférée des Français se retrouve sur un siège éjectable
Les tensions avaient débuté lors de la visite en France du général Kadhafi en décembre 2007. Rama Yade (photo AFP), secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, s'était opposée vivement à la venue du dirigeant libyen controversé. Nicolas Sarkozy s'était alors entretenu avec elle, histoire de la recadrer. Le remaniement arrivé, Rama Yade, qui a refusé de prendre part à la course aux Européennes, quitte le ministère des Affaires étrangères pour celui de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. La nouvelle secrétaire d'Etat aux Sports ne s'est pourtant pas assagie. Elle est la seule politique de la majorité à ouvertement s'indigner de la candidature de Jean Sarkozy à l'EPAD. Alors qu'on lui propose d'être en 2e position de la liste régionale dans le Val d'Oise, elle fait la fine bouche et préférerait se porter candidate dans les Hauts-de-Seine. Dernièrement, elle contredit encore une fois la position du gouvernement en s'opposant à la suppression des avantages fiscaux pour les sportifs de haut-niveau, dans le cadre du droit à l'image collectif.

Devenue indésirable dans son camp
Cette énième rébellion de la benjamine du gouvernement était celle de trop. Et comme à son habitude, c'est la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, qui a lancé les hostilités."Lorsqu'on n'est pas d'accord, on fait un choix, soit on se tait, soit on s'en va" a-t-elle déclaré. "Il faut apprendre les règles du jeu" a ajouté la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, qui ne prend pourtant que peu souvent partie dans ces rivalités internes. "Quand on est ministre, on est obligé de se battre et de porter les couleurs de son parti. Il ne faut pas rechigner à aller au combat où que ce soit", a souligné le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé. Le Premier ministre, François Fillon, soutient également cette position : "Lorsque l'on est secrétaire d'Etat, on est sous l'autorité d'un ministre. C'est contraignant, mais c'est la règle du jeu". Le président semble agacé par le comportement de son ancienne protégée. Il dénonce la difficulté répétée de la jeune femme "à s'insérer dans une équipe, quelle qu'elle soit". Et on apprend de sources élyséennes qu'on l'aurait changée de ministère "parce qu'elle ne se supportait plus avec (Bernard) Kouchner" [ministre des Affaires étrangères, ndlr].

Elle conserve cependant des soutiens
L'heure de la rupture a-elle sonnée ? Pas encore. Comme pour Rachida Dati, le président souhaite que l'élection de Rama Yade aux régionales soit la bonne excuse pour lui faire quitter le gouvernement. Mais malgré les critiques d'une bonne partie de la majorité, l'insoumission de Rama Yade plaît à certains. "On s’est un peu servi d’elle parce qu’elle est belle, parce qu’elle est d’origine africaine. Ils l’ont mise dans le système, elle y est et sa personnalité éclate au grand jour. Et sa personnalité, c’est d’être droite dans ses bottes. Moi je trouve que c’est quelqu’un d’intéressant pour la démocratie française", reconnaît ainsi le député villepiniste Jean-Pierre Grand. Même admiration de la part de la tête de liste UMP en Ile-de-France, Valérie Pécresse : "Je crois que Rama Yade a un formidable potentiel politique". La petite guéguerre au sein de la majorité n'est pas sans déplaire au PS. La vice-présidente socialiste du conseil régional d'Île-de-France, Michèle Sabban, est même allée jusqu'à déclarer : "Nous accordons à Rama Yade le droit d'asile."

Rama Yade fait trop le guignol ?
Rama Yade sait en tout cas que si avoir une forte tête peut entraîner quelques inimitiés, cela peut également lui permettre de sortir du lot. "Rama Yade va dans le sens de l'opinion publique et de sa propre clientèle" a noté finement le ministre du budget, Eric Woerth. La secrétaire d'Etat décide pourtant de ne pas rentrer dans la polémique et le jeu des petites phrases assassines. "En politique, on ne répond pas en descendant à ce niveau-là.", lance-t-elle au passage à Nadine Morano. La belle ambitieuse plaît aux Français et aux médias. Consécration suprême : sa marionnette vient de faire sa première apparition aux Guignols de l'info de Canal+ (voir vidéo plus haut). Rama Yade y est représentée comme une critique acerbe du gouvernement mais qui n'assume pas encore très bien ses opinions et revient souvent sur ses déclarations. Bien que populaire, Rama Yade devra tout de même faire attention à ne pas tomber dans la caricature.
Damien Bouhours

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