lundi 29 septembre 2014
'La grève d'Air France est symptomatique d'un pays encore dominé par des syndicats de gauche'
près dix jours de grève de ses pilotes, la compagnie aérienne française Air France a annoncé mercredi l’abandon définitif de ses projets de création d’une filiale low cost hors de France avec des pilotes disposant d’un contrat de travail local, Transavia Europe. Malgré cela, les pilotes, qui dénonçaient les « délocalisations, transferts d'activités et le dumping social » inhérents à ce projet, souhaitent maintenant débattre du plan de développement de Transavia France. Ils ont donc décidé de poursuivre leur mouvement de grève jusqu'à vendredi.
« Avec des concurrents comme ça, ce n'est pas difficile de comprendre pourquoi Ryanair est la compagnie qui progresse le plus vite en Europe », a ironisé Michael O’Leary, le CEO de la compagnie low cost Ryanair.
« Les pilotes refusent d'accepter des réductions de salaires pour aider la filiale Transavia à faire concurrence à des compagnies low-cost à croissance rapide, Ryanair et Easyjet. Sans le moindre scrupule, les pilotes gâtés ont infligé une perte de 20 millions d’euros pour chaque jour de grève en entamant la réputation de la compagnie aérienne soeur KLM. Et par-dessus-le marché, Air France s’est finalement pliée aux revendications des grévistes.
Tout ceci est symptomatique d'une France encore dominée par des syndicats de gauche. Un pays qui s’enfonce toujours plus profondément dans la dette publique, mais qui refuse de comprendre que son marché du travail a besoin d'une réforme radicale pour rester compétitif. »
Cet avis est partagé par Marc Fiorentino sur MonFinancier.com, qui rappelle qu’il s‘agit de la grève la plus longue que la compagnie ait subie depuis 1998. Tout en déplorant qu’il est très probable qu’elle risque de s’achever sur la capitulation de la direction de l’entreprise par rapport à des revendications « totalement injustifiées », il souligne qu’elle aurait dû fournir l’opportunité au gouvernement d’envoyer le signal que les entreprises françaises ne doivent plus rester soumises à la pression syndicale :
« Chaque jour qui passe coûte une fortune à une compagnie qui est déjà dans une situation financière difficile. Et une fois de plus, une grève ou un mouvement social risque de provoquer un désastre économique. (…) Au delà d'Air France c'est tout le secteur du tourisme, des tours opérateurs aux commerces des aéroports, qui est touché mais ce n'est pas un problème pour les pilotes ...
L'Etat possède encore 15.9% d'Air France. Il n'en est plus, en théorie, responsable mais on sait que la France ne pourra pas laisser sa compagnie nationale plonger. Une fois de plus, les pertes d'une grande entreprise française seront, d'une façon ou d'une autre, à la charge des contribuables. »
Cependant, un mouvement de grève a été déclenché hier dans un autre fleuron des transports français, la SNCF. Trois syndicats ont lancé un préavis de grève de 24H portant sur 2 lignes d’un train de banlieue auprès de la compagnie ferroviaire française. Ils ont voulu protester contre les sanctions infligées à 2 agents mis à pied pour avoir consommé de l’alcool (en l’occurrence, un cocktail rhum-piment-citron…) pendant leurs heures de service à un poste d’aiguillage stratégique.
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