vendredi 22 février 2013
Droit d’inventaire?
Droit d’inventaire?
Monsieur Jean-Pierre Raffarin a fait valoir son « droit d’inventaire » à propos du quinquennat précédent de Nicolas Sarkozy. Ayant gouverné la France pendant trois ans, de 2002 à 2005, l’ancien premier ministre pourrait donner l’exemple et effectuer son propre inventaire : quel souvenir reste-t-il de son long passage à la tête du pays ? Cela dit, il n’a pas tort concernant le mandat 2007-2012, mais un inventaire doit porter sur le positif comme sur le négatif. En quelques années, des réformes colossales, monumentales ont été accomplies, dans le sens de l’effort, de la remise en cause des droits acquis et de la modernisation du pays, ce qui n’était jamais arrivé depuis des décennies : retraite à 62 ans, service minimum dans les transports en publics, quasi abolition des 35 heures par l’encouragement des heures supplémentaires. En matière de sécurité, des mesures essentielles, d’un courage inouï dans l’affrontement avec la « pensée unique » ont été introduites, comme la rétention de sureté pour les criminels sexuels et les peines planchers applicables aux récidivistes. Le tandem Sarkozy-Fillon n’a pas reculé d’un pouce face à la rue, au blocage des raffineries, au risque de pénuries d’essence, la démocratie sortant victorieuse d’une épreuve de force avec les syndicats pour la première fois depuis des décennies. Toutefois, il serait irresponsable d’ignorer les erreurs qui ont été commises en parallèle, entraînant la défaite de 2012 et toutes ses conséquences pour le pays. Que s’est-il passé pour provoquer cet immense et douloureux gâchis ? Le déséquilibre dans les institutions, aboutissant à l’affaiblissement de Matignon et une surexposition de l’Elysée, des changements de caps soudains, les errements dans la communication et l’image, des choix de personnes hasardeux. Nous n’aurions jamais dû perdre en 2012, avec un soutien profond de 60% des Français qui aiment la France envers la politique appliquée. Alors que s’est-il passé ? On ne peut pas éternellement mettre la catastrophe sur le compte des seuls « médias » (que les Français, visiblement, écoutent de moins en moins), des mensonges de l’opposition, ni de tel ou tel parti : trop facile, cela n’apporte rien. Il faut au contraire dire toute la vérité, regarder le passé en face, parler aux Français comme on s’adresse à un peuple adulte. La question n’est évidemment pas d’entrer dans une logique de repentance, mais de préparer un retour au pouvoir – peut-être plus rapide que prévu, qui sait ? compte tenu de l’évolution des choses – reprendre tout ce qui a été fait d’excellent, de lucide et de courageux et laisser le reste, les loupés, sur le bas-côté comme autant de mauvais souvenirs. Voilà, tel est le fond de ma pensée en tout cas…
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