lundi 21 janvier 2013
L’arme des vérités
L’arme des vérités
Quand ça va mal, mieux vaut le dire, confiait l'autre jour Michel Rocard, en héritier de Mendès France. Moyennant quoi, du haut de ses « 82 piges », comme il dit, dont 63 ans de socialisme, il reconnaît que l'annonce de catastrophes ne fait pas un bon électorat. Les politiques, tout en proclamant que « les Français ont droit à la vérité », la servent plus souvent après la victoire, avec la facture, forcément plus salée qu'annoncé. Mais ne soyons pas naïfs…
Dans la guerre du Mali, la vérité c'est qu'à côté du plan A officiel de refus d'engagement sur le terrain et de soutien à une force africaine, les militaires préparaient depuis des mois pour le président les scénarios précis d'attaques des terroristes. Plutôt que de faire cadeau à l'ennemi de la dissuasion, ils ont appliqué le proverbe : l'occasion est l'âme de l'action.
La dissuasion a joué, en revanche avec les partenaires sociaux qui négociaient la flexisécurité. Le gouvernement les avait clairement menacés de légiférer à leur place. Ils ont conclu. De même, le président ne cache pas sa carte du référendum sur le non-cumul, quitte à jouer sur la date. Vérité dissuasive là encore.
La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache, disait Mal-raux. Machiavel, avant lui, conseillait déjà à l'homme de pouvoir, raison d'État ou simple accommodement aux réalités, de disposer de la vérité comme d'une arme.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire