lundi 21 janvier 2013
Et la gagnante est…
Et la gagnante est…
Son parti a perdu 6 % en Basse-Saxe. Pourtant, la chancelière Merkel reste la grande favorite des élections de septembre au Bundestag. Selon les derniers sondages, son union chrétienne-démocrate récolterait jusqu’à 46 % des voix à l’échelle fédérale, en donnant la majorité parlementaire à la CDU/CSU. Et sans l’allié actuel, le lilliputien parti libéral FDP menacé de disparition, bien qu’il dépasse les 9 % à Hanovre. Grâce au système des « deux voix » (la première pour un candidat direct, la seconde pour un parti). Un choix qu’auraient fait de nombreux électeurs conservateurs, reproduisant ainsi à Hanovre la coalition au pouvoir à Berlin, tout en confortant leur ministre-président CDU.
Qu’Angela Merkel reste si populaire – même si de nombreux Allemands lui reprochent son attentisme – est un fait. Si elle était élue au suffrage universel direct, elle rassemblerait jusqu’aux deux tiers des voix, annoncent les enquêtes d’opinion. Son challenger social-démocrate SPD, Peer Steinbrück, passe mal dans l’opinion… tout en étant apprécié pour ses compétences. Mais trop technocrate, trop éloigné des réalités quotidiennes. Il collectionne aussi les faux pas. En estimant que les indemnités versées à un chancelier ne correspondent pas à ses responsabilités. En percevant de confortables honoraires pour des conférences organisées par des entreprises publiques. Des attitudes qui tranchent avec les discours officiels du parti SPD, en quête d’un électorat de gauche ou de centre-gauche.
Certes, en huit mois tout peut encore changer. Les élections dans un Land ne reflètent pas forcément une tendance au niveau fédéral. Les enjeux politiques sont différents : en Basse-Saxe, par exemple, la campagne a largement porté sur l’« éducation nationale » (sous la souveraineté des Länder). A Hanovre, le SPD a même gagné plus de 2 % par rapport au scrutin précédent grâce au dynamisme de son leader régional. Et les « Verts » ont réalisé un excellent score.
Cependant, les élections en Basse-Saxe auront, indirectement du moins, des conséquences à l’échelle fédérale. Elles pourraient ressusciter la polémique chez les sociaux-démocrates autour de leur candidat-chancelier. Une polémique également au sein du parti libéral. Sa direction est émoussée. La place du FDP réduite à un simple strapontin pour les chrétiens-démocrates déplaît aux caciques libéraux purs et durs.
La grande campagne pour le Bundestag est lancée. Dans les mois à venir, tout ce qui sera décidé à Berlin – même pour l’Europe – sera d’abord mesuré à l’aune électorale. Par la chancellerie et les partis.
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