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mardi 27 novembre 2012

Rocard : "Il n'y a plus de perspectives de croissance"

Selon l'ancien Premier ministre, la France va probablement entrer en récession. Assez pessimiste quant à la résorption de la crise, celui-ci exclut toute hypothèse de croissance à 0,89% du PIB en 2013.

Le chemin est encore long. Pour l’ancien Premier ministre Michel Rocard, la France ne sortira pas de la crise “avant des années“. Posant un regard assez pessimiste sur la conjoncture actuelle, Michel Rocard estime que les perspectives de croissance du gouvernement à 0,8% du PIB en 2013 sont “illusoires“. Quant au fait de parvenir à un déficit public à 3% du PIB d’ici fin 2013, cela lui semble un objectif “très difficile“ à atteindre.

Vers une prochaine récession ?

L’ancien Premier ministre va même plus loin, arguant que la France va “probablement entrer en récession“. "Il faut (...) reconnaître qu'il n'y a plus de perspectives de croissance“. “Consommation des ménages en berne, réduction des dépenses publiques et ses conséquences économiques, régression des exportations“… “Aucun des moteurs d'une croissance éventuelle n'est allumé", analyse Michel Rocard.

Mais de toute façon, "on ne retrouvera plus la croissance gaspilleuse d'objets industriels à jeter. Ce n'est plus possible et les investisseurs eux-mêmes n'auront plus confiance", pronostique l'ancien Premier ministre.

“Un pronostic faux“

Selon lui, les socialistes, analyse-t-il, sont arrivés "au pouvoir avec un pronostic faux", "avec une hypothèse d'un retour à un peu de croissance grâce à la sagacité de la politique socialiste. C'était une annonce erronée". Et l'ancien Premier ministre de préciser : "la prise en compte [par le gouvernement] du fait que nous sommes dans une vraie crise et pour des années n'est pas encore totalement faite".

Michel Rocard considère qu'au niveau international, en raison de la conjonction de différents éléments tels que le ralentissement de la croissance, les bulles financières et la spéculation, "tout cela continue", les dettes souveraines, le réchauffement climatique, le retour d'une "nouvelle croissance" durable n'est pas envisageable avant "l'ordre de la décennie".

De l’importance de la zone euro

Reste la condition sine qua non d’une solidarité entre les pays de l’UE. "Il est impératif que l'Europe soit soudée face à cette mutation", poursuit Michel Rocard, soulignant l'évolution des derniers mois de l'Allemagne, obligée de préserver "la solidarité" au sein de la zone euro.

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