mardi 27 novembre 2012
Vincent Peillon et son école endoctrineuse
Vincent Peillon et son école endoctrineuse
Des réformes que veut mettre en œuvre Vincent Peillon, le grand
public retient surtout, parce que les gros médias y mettent l’accent,
qu’elles portent sur les « rythmes scolaires » ; que les parents, pas
plus que les professeurs, ne les acceptent en l’état ; et qu’il va lui
falloir négocier dur pour parvenir à imposer ses vues d’ici à 2012. Mais
tout cela reste du domaine matériel et de l’organisation, même si le
caractère monolithique des changements envisagés est bien symptomatique
de l’un des grands maux de l’Education nationale : le refus de laisser
le choix aux parents de choisir un établissement, des méthodes, des
rythmes qui conviennent le mieux à leurs convictions et à ces enfants de
chair et d’os qui sont les siens.
Mais le plus grave est ailleurs. Le ministre de l’Education, grand
connaisseur de Jean Jaurès et de Ferdinand Buisson, grand promoteur de
la laïcité, a multiplié ces derniers jours les initiatives et discours
montrant le rôle idéologique qu’il veut confier à « son » école, outil
de propagande et d’endoctrinement.
Ainsi a-t-il promis de faire entrer l’enseignement de l’Economie
sociale et solidaire. C’était jeudi, lors du Salon de l’Education
co-organisé avec la Ligue de l’Enseignement, que flanqué de Benoît
Hamon, il annonçait un « accord-cadre » en voie de signature avec
l’association ESPER (association Economie
sociale partenaire de l’Ecole de la République) qui entend jouer un rôle
« dans les enseignements de la maternelle à l’université ». Vincent
Peillon s’en est réjoui « au nom des valeurs humanistes qui sont les
siennes », parce que cela va ajouter les « valeurs » de l’ESS à l’économie.
Et si les enfants apprenaient d’abord à lire et à écrire ? Si on
leur apprenait qu’un chef d’entreprise qui réussit peut faire autant et
plus pour la société, dans son ordre, qu’une association – financée par
des fonds publics de préférence pris sur la richesse créée – qui
sous-paye ses employés et dont la « valeur » est toujours fonction de
ses objectifs et de la manière de les atteindre (ou non) ?
Lire et écrire ? Sans doute. Mais Vincent Peillon veut d’abord que
les enfants du CP apprennent une langue étrangère, ce sera
« obligatoire », a-t-il annoncé, aux termes de la loi cadre qui sera
votée début 2012. Foi de polyglotte, il n’y a rien de pire que
d’apprendre une langue étrangère de manière scolaire à cet âge-là, avec
des professeurs médiocres et alors qu’on ne maîtrise pas la lecture et
l’écriture de sa propre langue. Ce n’est pas la bonne « fenêtre ». A
moins que ce soit en immersion totale dans une classe de petits Anglais,
par exemple. Remarquez, on pourrait imaginer l’immersion d’un petit
Français de souche dans une classe arabophone et voir s’il maîtrise
l’arabe en fin d’année… mais je m’égare.
Economie solidaire à la sauce socialiste, la confusion des langues
dès le CP, cela ne suffit évidemment pas à vous créer une société
certifiée conforme aux rêves de Vincent Peillon. Avec Aurélie Filipetti,
ministre de la Culture, il a également annoncé la semaine dernière la
mise en place dès la prochaine rentrée d’un « parcours d’éducation
artistique et culturelle » tout au long de la vie scolaire, dans le
temps pré-scolaire, scolaire, para-scolaire et de préférence en
impliquant toutes les générations pour « permettre à tous les jeunes,
sur tous les territoires, d’accéder à l’art et à la culture de la petite
enfance à l’université ».
Louable objectif. A lire les textes ministériels de part et
d’autres, on se trouve confronté à des textes lourds et vides de sens,
multipliant les mots creux et les poncifs, sans comprendre rien de ce
qui sera concrètement inculqué aux enfants. C’est une « démarche
partenariale », rassurez-vous, avec les « collectivités locales », qui
saura privilégier les « zones urbaines sensibles et les zones rurales ».
On peut suppléer aisément au manque de précision des promesses de
Vincent Peillon et d’Aurélie Filipetti en regardant ce qui se fait
déjà : la promotion d’une littérature enfantine désespérante et le choix
quasi systématique de l’« art contemporain », puisque le ministère de
la Culture en fait bien ses priorités.
On notera d’ailleurs que le comité de pilotage de la consultation
nationale sur l’éducation artistique et culturelle, installé la semaine
dernière par Mme Filipetti, aura à sa tête Marie Desplechin. Que
souhaite celle-ci pour l’école ? Qu’on en finisse avec l’enseignement de
l’orthographe et de la grammaire – la structure et l’intelligence de la
langue – pour laisser place à la créativité… Les autres membres du
comité ne sont pas précisément des « réactionnaires ».
On en oublierait presque la « morale laïque », qui fera pourtant son
entrée dans les écoles en 2015. Dimanche, Peillon a jugé
« inacceptable » que des enfants refusent l’enseignement de « théories
scientifiques » au nom de la religion. L’évolution, donc, mais aussi
l’idéologie du genre et l’incitation à la débauche qui est à la base de
« l’éducation sexuelle », et demain, l’égale valeur et dignité du
mariage « hétéro » et du « mariage » homo.
C’est maintenant qu’il faut réagir !
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