Le nouveau président de l'UMP se défend d'avoir proclamé sa victoire de façon prématurée.
«Sûr de son bon droit» quand, le dimanche 18 novembre, à 23 h 30, Jean-François Copé prend la parole devant la presse pour annoncer sa victoire. «Nos calculs nous donnaient près de 1000 voix d'avance et c'est bien le décompte final auquel est arrivée la commission nationale des recours en proclamant son élection avec 952 suffrages de plus que son adversaire, explique Jérôme Lavrilleux, son fidèle bras droit. Il n'y avait pas de raison d'attendre plus longtemps.»
Jean-François Copé lui-même nie toute précipitation dans son annonce. «Je savais que j'avais gagné, expliquait-il ce week-end. La suite me donnera raison.» «Est-ce que François Hollande a attendu la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel pour revendiquer la victoire?, défend un membre de son équipe. Il n'avait même pas les résultats finaux du ministère de l'Intérieur…»
«La vérité d'un homme»
Certains proches de Jean-François Copé le soutiennent mordicus: «Nous avons passé les neuf derniers jours à contrecarrer une tentative de putsch sur l'UMP.» «Les sondages qui donnaient François Fillon vainqueur la veille encore du scrutin, les meetings dont l'affluence a été surévaluée, tout indiquait qu'il serait élu avec 70 % et personne n'a voulu voir la campagne que nous menions», explique Lavrilleux. «Fillon est un honnête homme, nous n'en doutons pas un seul instant. Mais il s'est fait avoir par les personnes à qui il a confié son sort», assure-t-on rue de Vaugirard.Roger Karoutchi estime que l'histoire de cette campagne est également «psychologique». «François Fillon m'avait confié que, dans toutes les étapes de sa carrière politique, il avait eu de la chance. Cette fois, la chance n'a pas suffi.» Pour son directeur de la campagne, Jean-François Copé n'a pas cherché à entrer dans «une course de vitesse avec son adversaire» depuis la semaine dernière. «Nous avons gagné dans les urnes mais il ne fallait pas que nous nous fassions voler la victoire médiatique», explique Karoutchi, «après neuf nuits sans dormir».
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