dimanche 4 novembre 2012
Et une crise de plus
Et une crise de plus
Parler de gros sous est toujours houleux. Surtout en Europe où, sans
même évoquer la crise de l’euro, s’additionnent les égoïsmes nationaux.
La nouvelle discorde porte sur le budget pluriannuel 2014-2020 de l’UE
que les gros contributeurs, dont la France, veulent couper de 70 à
100 milliards par rapport au projet de la Commission (1 033 milliards
d’engagement sur six ans).
Pour les Britanniques qui exigent aussi
davantage de ristournes à leur profit (principalement payées par la
France), cette ponction n’est pas encore suffisante : David Cameron,
sérieusement mis en demeure par la Chambre des Communes, menace de son
droit de veto au cas où les projections budgétaires dépasseraient les
prévisions inflationnistes. Avec l’appui plus ou moins prononcé de la
Suède, de la Finlande et des Pays-Bas….
Inutile d’insister sur
l’europhobie du Royaume-Uni… Mais ailleurs aussi l’Europe (exprimée par
son budget) n’est synonyme d’engagement politique que lorsqu’elle
correspond à des avantages bien sentis. Par exemple, la France
officiellement prête aux vertueuses mesures d’épargne, ne veut surtout
pas qu’on touche à la Politique agricole commune ! Elle représentait
encore en 2011 44 % des dépenses annuelles de l’UE. Une part qui devrait
être rabaissée jusqu’à 33 % à l’horizon 2020, grâce à de vraies
réformes à l’avantage des exploitations « raisonnées » et non des grands
groupes agro-industriels ou des propriétés foncières de la famille
royale britannique.
Les « riches » de l’UE (12 pays sur 27 sont
contributeurs nets), tout en rognant de fait certains postes
financièrement minimes (dont le très populaire programme d’échanges
d’étudiants Erasmus) cherchent surtout à réduire la « politique de
cohésion » (43 % du budget) en faveur du développement des pays du Sud
et de l’Est. Au grand dam de ces derniers qui savent aussi peser très
lourd, notamment la Pologne.
Bref, à la crise de l’euro toujours
d’actualité, les Européens s’offrent le luxe d’ajouter une crise
budgétaire avec, évidemment, un nouveau « sommet extraordinaire » le
22 novembre. Ses résultats font douter, malgré les efforts de
l’Allemagne, partout en pointe.
Pourtant, il y a urgence. Après la
présidentielle américaine, la spéculation financière risque de
reprendre de plus belle. Et l’Europe, incapable de sortir de la crise de
l’euro, incapable aussi de faire preuve de cohésion à tous les niveaux,
se présente en cible privilégiée.
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