vendredi 26 octobre 2012
Le vilain petit canard de Matignon
Un couac. « Un de plus » se dépêche de souligner une droite toujours
revancharde. Hier, en annonçant dès potron-minet et en exclusivité
mondiale que le Conseil constitutionnel avait annulé la loi sur le
logement social, Jean-Marc Ayrault a renforcé en trois mots l'image
qu'on lui prête : celle d'un élu de province, peu au fait des arcanes du
pouvoir, et qui pourtant l'exerce. C'est calamiteux en termes
d'autorité. Car il avait tort. Rien n'était encore fait. L'opposition
l'a bien compris, en ces temps où le buzz et la forme comptent davantage
que le fond : amateurisme, scandale, gigantesque bévue... Aucun mot
n'est assez fort pour souligner que Jean-Marc Ayrault a commis une
erreur. Une erreur grave pour le chef du gouvernement puisqu'elle est
dans un champ dont les parlementaires se croient volontiers les
dépositaires : celui du droit, du bon fonctionnement des institutions et
du respect pour la République. Jean-Marc Ayrault s'est fusillé, alors
même qu'il peine à recadrer des ministres dont les plus Verts
s'affranchissent de la solidarité gouvernementale et dont les plus
intellos pérorent sur les uvres d'art ou le cannabis. Ça la fiche mal.
Le déficit de positionnement du Ayrault fatigué s'est révélé criant
hier. À l'heure du laitier, il est apparu comme une espèce d'homme
déconnecté, un martien du pouvoir, un ahuri des convenances. Bref, il a
claironné son couac. Qui le fait passer pour un vilain petit canard
barbotant à Matignon.
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