SONDAGE EXCLUSIF - Les Français jugent sévèrement la politique et le caractère du président.
Sur fond de dégradation de l'environnement économique, c'est sans surprise sur sa capacité à lutter contre le chômage que les Français accordent le moins leur confiance au chef de l'État: 69 % d'entre eux se déclarent mécontents de son action dans ce domaine, juste devant «la politique fiscale» (66 %) et «le respect des engagements pris pendant la campagne électorale» (63 %).
Capacité à tenir ses promesses
Son moins mauvais score, avec «seulement» 51 % de mécontents, le président le réalise à égalité dans trois domaines différents: «La lutte contre l'insécurité», «l'amélioration du système éducatif» et «la manière dont il défend les intérêts de la France à l'étranger». Sur le premier sujet, c'est plutôt positif: «Pour un président de gauche, c'est plutôt un bon score», assure Bruno Jeanbart. Sur les deux autres, en revanche, ce sont des mauvais points pour François Hollande. D'abord, parce qu'il avait mis l'éducation au cœur de sa campagne électorale: moins d'un Français sur deux satisfait, c'est le signe d'un doute sur sa capacité à tenir ses promesses. Quant à la défense des intérêts de la France, ils sont à relier au traité européen, que le chef de l'État s'était fait fort de renégocier mais dont son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait lui-même reconnu que «d'un point de vue juridique» il s'agissait du même texte que celui qu'avait négocié Nicolas Sarkozy en mars 2012.Parallèlement au jugement des Français sur l'action du chef de l'État, leur opinion sur l'homme se révèle extrêmement sévère. Ils sont 68 % à estimer que François Hollande ne sait pas faire preuve d'autorité, 64 % à penser qu'il n'est pas capable de rassembler les Français et 63 % à assurer qu'il ne sait pas prendre des décisions difficiles. «Sur la question des traits d'image de François Hollande, c'est inquiétant, car les traces peuvent être longues à effacer», prévient Bruno Jeanbart. De l'image du chef de l'État dépend aussi l'écoute qui est accordée à ses propos. Or 62 % des personnes interrogées assurent que le président de la République n'explique pas bien son action. «On voit que son image dégradée n'est pas uniquement liée au contexte économique. Il y a aussi une difficulté à faire passer son message ainsi que des questionnements sur sa stratégie face à la crise», note Bruno Jeanbart.
De tout cela, on assure ne pas vouloir s'inquiéter à l'Élysée, où l'on plaide que «l'impopularité peut aussi être un moteur de l'action».
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