vendredi 26 octobre 2012
Cinq millions de chômeurs en France… Ou davantage ?
Cinq millions de chômeurs en France… Ou davantage ?
Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) a connu
en septembre la plus forte augmentation enregistrée depuis avril 2009,
avec 46 900 chômeurs de plus en un mois (soit + 1,6 %), pour s’établir à
3,057 millions de personnes en métropole. Cette 17e hausse consécutive
atteint particulièrement les jeunes (moins de 25 ans, qui sont désormais
plus de 485 000 inscrits) et les seniors (plus de 50 ans, soit 670 000
inscrits, qui, du fait de leur âge, se sentent totalement abandonnés).
En tenant compte des DOM, les services du
ministère du Travail recensaient fin septembre 3,3 millions de chômeurs
dans cette catégorie. Et sur un an, le nombre d’inscrits a, en
définitive, augmenté de 10 %.
En incluant les inscrits à Pôle emploi en catégorie B et C,
c’est-à-dire exerçant une activité réduite, la France (métropolitaine)
accuse, comme le mois précédent, un nouveau record depuis la mise en
place de statistiques comparables en 1991 : 4,515 millions de personnes
inscrites, soit une hausse de 20 900 personnes par rapport à août
(+ 0,5 %).
Avec tout cela, on ne sait toujours pas exactement combien il y a de
chômeurs. Il faudrait, pour ce faire, réussir à cumuler, sur la
métropole comme les DOM, les cinq catégories
reconnues par Pôle emploi. Travail de titan, ou de bénédictin. Car les
chiffres ne sont donnés que parcimonieusement, au compte-gouttes, et
jamais dans leur totalité. Après quelques recherches, le résultat peut
se poser sous la forme d’une question, terrible, mais toute simple :
La France connaît-elle plus de cinq millions de chômeurs ?
D’accord ! Le nombre officiel d’inscrits à Pôle emploi est de
4,7 millions – ce qui est déjà beaucoup plus que 3,3 millions. Un nombre
qui ne comprend que les trois premières catégories, c’est-à-dire ceux
des inscrits tenus de justifier auprès de Pôle emploi qu’ils cherchent
activement… Et il y a deux autres catégories !
Mais on suppose, en outre, que tout le monde n’est pas inscrit. A commencer par les SDF
dont le nombre, selon les sources, oscillerait entre 100 000 et
300 000… Et ceux qui, par honte ou par crainte, ne font pas la démarche,
etc.
Cette hausse était prévisible, souligne dans un communiqué le
ministère du Travail, qui réaffirme l’objectif d’« enrayer d’ici fin
2013 cette hausse » par la « mise en œuvre concrète des réformes prévues
dans la feuille de route sociale » du gouvernement, et des mesures
« pour stimuler la croissance ».
Pour l’heure, la seule croissance qu’on connaisse, c’est celle du chômage !
Le ministre du Travail, Michel Sapin, rétorque qu’elle est
comparable à un « navire lancé à pleine vitesse » difficile à ralentir.
Il y faudra à peu près un an. Autrement dit : c’est – encore… – la faute
à Sarko…
La droite, elle, dénonce « la passivité du gouvernement, dont la
politique économique ajoute de la crise à la crise ». Elle n’a pas
tort : la gauche fait systématiquement la même chose en pareille
situation. Mais ces manières de cour d’école donnent une piètre idée de
la politique française – à ceux, du moins, qui se faisaient encore des
illusions…
Au passage, on apprend, dans le dernier numéro d’Economie et statistiques
de l’Insee, que la situation de chômage augmente aussi pour les femmes
le risque de se faire agresser sexuellement. Alors que le travail, nous
explique-t-on journellement, augmente celui du harcèlement… Décidément,
elles n’ont pas de chance !
Ailleurs, ce n’est pas mieux ! Le président de la BCE,
Mario Draghi, a souligné mercredi que le chômage était « déplorablement
élevé » en Europe. Et Bruxelles a reconnu, dans le même temps, que
l’activité du secteur privé dans la zone euro a enregistré en octobre sa
plus forte contraction depuis juin 2009. Au point de proposer la
création d’un fonds contre la pauvreté en Europe…
Alimenté par qui ?
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