mardi 23 octobre 2012
Harlem Désir ou le risque du godillot
Harlem Désir ou le risque du godillot
Une élection facile, où les jeux sont faits d'avance, promet souvent des
lendemains difficiles. C'est ce qui attend Harlem Désir, patron frais
émoulu du Parti socialiste (PS). Sa désignation relève, au choix, d'une
confirmation, de l'approbation d'une nomination ou d'une cooptation.
Elle intervient au terme d'un processus opaque et cadenassé, selon
lequel seuls les premiers signataires des motions pouvaient concourir.
Elle résulte d'une alliance de circonstance entre le Premier ministre,
au nom des sensibilités « hollandaises », et Martine Aubry, qui quoique
retirée dans son fief lillois semble déterminée à pousser ses amis dans
la lutte pour les places. L'appareil, un enjeu clé ! Il en va ainsi dans
les partis : une bataille à peine livrée, on prépare déjà les suivantes
- voir le match Fillon-Copé à l'UMP. Le problème de Désir a trait à sa
légitimité. Son élection en demi-teinte - il a réuni à peine les trois
quarts des suffrages - est assombrie par un mode de désignation loin
d'être vertueux sur le plan de la démocratie militante. Se pose donc la
question de son autorité. Il doit trouver sa place à la tête d'un parti
qui doit trouver la sienne vis-à-vis de l'exécutif. Le PS au pouvoir
n'est jamais parvenu à adopter la bonne distance. Quelle sera sa marge
de manuvre au milieu des éléphants, des courants et des députés qu'il
sera d'autant plus compliqué à canaliser qu'ils sont pléthore ? La
feuille de route est à écrire : reconstruire une maison vidée de ses
ténors, transformer un parti de gouvernement en un parti de militants là
où les idéologies s'éteignent. Pour un honnête pratiquant de la langue
de bois, il est des missions plus légères !
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