Compétitivité prix contre compétitivité innovation
"Monsieur Montebourg s'affiche contre la mondialisation, il est protectionniste, c'est un choix. Mais son raisonnement ne tient pas la route. La France ne peut pas, seule, redistribuer les cartes du commerce mondial.", a estimé Karel de Gucht, de nationalité belge, dans les colonnes du Figaro. Avant d'ajouter que le problème de la France réside surtout dans "les 35 heures et ses coûts salariaux".
Quelques jours plus tôt, Arnaud Montebourg, sans rejeter la mondialisation comme un état de fait, avait été critique à l'égard d'une politique bruxelloise qu'il avait jugée comme trop rigide face aux exigences de protection que le commerce mondial requiert : "nous devons réorienter l'Europe, parce que celle-ci n'est plus adaptée à la déloyauté du commerce mondial. Lorsque les Américains, les Chinois, les Indiens, les Coréens et beaucoup d'autres choisissent de subventionner leur industrie, ils n'ont pas Bruxelles sur le dos". Pour lui, notamment, la nouvelle industrie, celle des nouvelles technologies, doit pouvoir faire l'objet d'aides d'État.
Les deux hommes ne parlent tout simplement pas de la même chose, du moins dans le cas coréen; Car quand l'un parle de compétitivité prix, l'autre parle de compétitivité innovation acquise grâce à des aides d'État.
"L'Europe n'a pas intérêt à mettre des barrières au libre échange"
Karel de Gucht en a par ailleurs profité pour vendre les mérites du libre échange. Pour lui, l'Europe n'aurait "aucun intérêt à fermer ses frontières" car elle serait "en excédent de 300 milliards d'euros, biens, services et agriculture compris". Il souligne par ailleurs que la part de l'UE dans le commerce mondial reste "à peu près stable", alors que celle des États-Unis se réduit.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire