mardi 23 octobre 2012
L’OPA de Borloo
L’OPA de Borloo
L’Union des démocrates et indépendants (UDI), dont le premier «
patron » est Jean-Louis Borloo, s’inspire ostensiblement de l’Union pour
la démocratie française (UDF), née en 1978 et dont l’une des figures
historiques est l’ancien président de la République Valéry Giscard
d’Estaing, qui rêvait de rassembler « deux Français sur trois ». L’UDF a
connu heures de gloire et implantation forte, mais elle a toujours
manqué le rendez-vous suprême de la présidentielle.
La création de
l’UMP, en 2002, a mis à mal l’identité centriste, puisque ce mouvement,
créé à l’époque pour soutenir Jacques Chirac, a été dominé par le
courant gaulliste, l’autre grande composante de la droite parlementaire.
Mais
Nicolas Sarkozy a perdu l’Élysée au printemps dernier, et l’UMP attend
la fin du duel pour la tête du parti entre Jean-François Copé et
François Fillon.
La grande formation unitaire de la droite étant
secouée par sa bataille interne, et ayant montré ses limites, les
centristes disposaient d’une fenêtre de tir presque inespérée pour
organiser une grand’messe refondatrice – en l’occurrence, celle d’hier.
Groggy depuis son fiasco du printemps 2012, François Bayrou, partisan du
ni-ni (ni gauche, ni droite) n’est pas en mesure de s’opposer à
Jean-Louis Borloo. Habituellement moins stratège, ce dernier est en
train de réussir son OPA sur un ensemble éclaté – Nouveau Centre,
Radicaux, Gauche moderne… – dont il veut faire une « coalition gagnante
».
La conjonction lui est favorable, le calendrier aussi, avec en
ligne de mire les européennes de 2014, scrutin où les centristes tirent
souvent leur épingle du jeu. Mais l’obstacle majeur reste celui de la
présidentielle, avec pour impératif, dans notre système bipolaire, de
devancer l’UMP afin d’accéder au second tour. La course sera âpre entre
deux concurrents qui gardent destins liés.
Tactiquement, si Copé,
plus tourné vers la droite de la droite, remportait le duel contre
Fillon, cela offrirait un espace plus large à la toute nouvelle UDI, sur
le chemin de la reconquête. Au moment où les centristes s’en
émancipent, c’est donc de l’UMP que dépend toujours, pour une bonne
part, leur avenir. La politique est friande de ce genre de paradoxes.
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