jeudi 27 septembre 2012
Des paroles aux actes ?
En commandant en second d’un navire qui gîte et tangue, Jean-Marc
Ayrault se prépare à écoper sec ce soir sur France 2, à ramer peut-être
un petit peu aussi.
Le fait que le Premier ministre ait accepté ce
débat à hauts risques dit en effet assez l’urgence de la situation et
la nécessité, déjà, de prendre tous les risques à la veille de la
présentation du budget et à quelques jours de la ratification du traité
budgétaire européen. Car face à lui Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne
porte-parole du candidat Sarkozy donc peu susceptible d’indulgence,
n’aura rien à perdre et lui si peu à gagner. Sauf du temps, ce qui est
peut-être finalement l’essentiel quand on navigue sur une mer aussi
tourmentée.
Moins de trois mois après un ronronnant discours de
politique générale prononcé devant l’Assemblée, voilà l’ancien maire de
Nantes contraint d’enfiler bottes en caoutchouc, ciré jaune et de
brandir la corne de brume pour rassurer et surtout rassembler
l’équipage. Redire que le cap fixé n’est pas perdu de vue et que la
nouvelle majorité sait où elle va malgré les bourrasques et les écueils
qui affleurent. Cela va sans doute sans dire mais cela ira beaucoup
mieux en le disant.
Cette fois, il ne saurait donc être question
de relire, même avec application, le projet de campagne du candidat
Hollande. Les nouveaux chiffres cataclysmiques du chômage, la ruade des
écologistes, la récente annonce des mesures d’austérité et un horizon
économique qui se bouche inexorablement, mettant même en péril le
pourtant modeste objectif des 0,3 % de croissance pour l’an prochain,
obligent à une reprise en main ferme du gouvernail. Ils réclament
l’établissement d’une véritable politique économique qui ne saurait être
uniquement constituée de hausses d’impôts. Ils exigent l’affirmation
d’un projet de société. Et un calendrier clair, défini.
En pleine tempête, c’est ce qu’on attend d’un commandant de bord.
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