La barre des 3 millions de chômeurs a été franchie en août, selon les chiffres dévoilés mercredi par le ministère du Travail. Voici quelques réactions de personnalités politiques.
Michel Sapin, ministre du Travail : "Les 3 millions de chômeurs... Allez, je vais être caricatural mais c'est la vérité, c'est Nicolas Sarkozy. C'est ce que nous avons trouvé en arrivant."
Jean-Marc Germain, secrétaire national du PS au travail et à l'emploi et député : "Si l'heure n'est plus à regarder derrière mais à aller de l'avant, force est de constater les dégâts de dix ans de droite et de quatre ans de crise mal gérée."
Thierry Mandon, porte-parole des députés PS : "Depuis maintenant quatre mois, les députés socialistes sont pleinement engagés aux côtés du gouvernement pour inverser la tendance"
Jean-Louis Borloo, président de l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) et ex-ministre de l'Emploi : "Le gouvernement se contente de commenter ce qu'il considère comme une fatalité ou un héritage. L'UDI attend la mise en place de toute urgence d'un plan massif et cohérent pour l'emploi".
Jacques Myard, député UMP : "Le nombre des chômeurs dépasse malheureusement 3 millions de chômeurs et de New York, le Président de la République commente "C'est l'héritage". C'est proprement pitoyable de réagir de cette manière."
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP : "Je constate (...) que les pays qui parviennent à contenir le chômage utilisent tous comme priorité absolue les outils de compétitivité, c'est-à-dire de baisse du coût du travail, d'assouplissement des conditions du travail et enfin, de mettre l'accent sur la formation professionnelle."
Avec l'outre-mer, la France compte plus de 3,2 millions de chômeurs en catégorie "A"
En effet, depuis la réforme des statistiques sur le nombre des demandeurs d'emploi décidée en 2009, pour établir les données officielles, le chômage en outre-mer doit être compté. Le ministre du Travail Michel Sapin le répète à raison depuis plusieurs semaines. Ensuite, ce nombre des 3 millions correspond à la seule catégorie "A". Or, là aussi, dans le comptage officiel du chômage , il convient d'inclure les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie "B" et "C", ceux ayant exercé une activité réduite de plus ou moins de 79 heures dans le mois. Au total, le nombre des demandeurs d'emploi en catégories " A, B et C" s'élève fin août à 4.776.800 (toujours avec l'outre-mer). Et ce n'est pas fini, il y a ce que l'on appelle le "halo du chômage", pas toujours très facile à quantifier. Ce "halo" est constitué par des personnes qui souhaitent travailler mais qui ne sont pas considérées comme au chômage car elles ne sont pas à la recherche d'un emploi et/ou ne sont plus inscrites -souvent par découragement ou parce qu'elles n'ont plus droit à aucune allocation- ou bien encore ne sont pas disponibles pour prendre immédiatement un emploi.
Le chômage en France concerne globalement plus de 5,5 millions de personnes
En 2011, l'Insee chiffrait cette population à 850.000, (où les jeunes et les femmes sont proportionnellement surreprésentés). Avec la persistance de la crise et l'augmentation de la durée moyenne du chômage, les choses ont certainement empiré depuis l'année dernière. En tout état de cause, a minima, le nombre des chômeurs dépasse les 5,5 millions.
Enfin, dernière donnée, ce n'est pas la première fois que la France franchi le cap des 3 millions de chômeurs. Tout juste installé à Matignon après la perte des élections législatives des 21 et 28 mars par la gauche, le nouveau Premier ministre de droite, Edouard Balladur, avait dû annoncer que pour la première fois la France enregistrait plus de trois millions de chômeurs. C'est seulement en 1999 -alors que l'économie mondiale connaissait un cycle économique favorable -, sous le gouvernement de Lionel Jospin, que la barre sera de nouveau franchie dans l'autre sens...
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