jeudi 27 septembre 2012
Seine-Saint-Denis : des enfants roms réduits en esclavage pour voler
Magnifique, cette culture « rom » qui se dit « tzigane » et ces
« nomades » qu’il ne faut surtout pas déloger au nom des droits de
l’homme. N’en déplaise au bobo et à la dame de Saint-Cloud bien comme il
faut, qui vous donnent tort dans le train de banlieue : « Laissez-les,
ces pauvres gens, ce sont des mendiants honnêtes » lorsque vous répondez
à un rom que sa petite fille (d’environ six ans) ne devrait pas faire
la manche dans le froid mais être à l’école.
Trois jours après le spectaculaire procès d’un réseau mafieux
d’exploiteurs d’enfants roms devant le tribunal de Paris vendredi
dernier, les forces de l’ordre ont mené une vaste opération coup de
poing dans trois camps de Seine-Saint-Denis pour porter secours à des mineurs réduits à l’état d’esclaves et « dressés » à mendier et voler. Deux cents policiers sont intervenus sur plusieurs communes du département, dont Aubervilliers, Stains et Saint-Denis.
Onze caïds ont été placés en garde à vue. Par ailleurs, trois
supposés donneurs d’ordre ont été arrêtés en Roumanie, dans la région de
Galati, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen.
Chefs de bande présumés (ou parents des petites victimes !), ils
sont soupçonnés d’avoir exploité des dizaines d’enfants de 9 à 17 ans
depuis des mois. Une trentaine de mineurs déscolarisés étaient forcés à
voler en remplissant des quotas journaliers précis.
Traite humaine
Sous le règne de la terreur, ces enfants et ces adolescents que vous
croisez chaque jour étaient lâchés dans les rues de Paris pour arracher
quotidiennement un ou deux portefeuilles, ainsi que trois ou quatre
téléphones. Ceux qui revenaient les mains vides étaient frappés et
privés de nourriture.
Selon les dernières constatations, la valeur du butin est estimée au
minimum à 150 euros par jour et par enfant, sachant que la bande qui
comparaissait vendredi à Paris a empoché 100 000 euros en une seule
année.
Sous le coup d’une mise en examen pour « traite des êtres humains »
mais aussi « provocation directe de mineurs à la commission de crimes et
délits » et « vols et recels » en bande organisée, ils encourent les
assises et une peine de vingt d’emprisonnement. Après avoir envahi nos
rues et nos trains, ils vont maintenant surpeupler nos prisons.
« Les investigations menées faisaient apparaître une structure
très organisée, tant en France qu’en Roumanie, démontrant
l’exploitation clanique de mineurs pour permettre des vols répétés et
systématiques », relève le parquet du tribunal de grande instance de Paris.
Selon de premières estimations, près de 200 jeunes roms délinquants ont été identifiés en région parisienne.
Système clanique
Le récent procès a révélé les détails d’un trafic de mineurs
entraînés à voler en France. Remus Stoian, un Rom de 40 ans, a été
accusé d’avoir initié au vol et exploité plus d’une dizaine d’enfants
roumains : « Les enfants me rapportent beaucoup d’argent et d’autres
choses… »
Stoian a déjà été condamné à cinq ans de prison, mais il a fait
appel. Vendredi devant le tribunal de Paris, il a nié méthodiquement la
plupart des faits reprochés. Ces paroles qu’on lui impute, par exemple,
saisies par des écoutes téléphoniques, il ne s’en souvient pas. La faute
à l’interprète, qui n’aurait rien compris aux subtilités linguistiques
de sa région… Dans le box, entouré de trois de ses complices habillés de
survêtements – le quatrième est en fuite –, il ne se démonte pas. Face à
lui, sur les bancs de la salle d’audience, plusieurs familles roumaines
sont venues le soutenir.
Pour la première fois, la justice a décortiqué le fonctionnement d’un véritable système mafieux
entre la France et la Roumanie. Le parquet a donc lui aussi fait appel,
jugeant trop clémentes les peines infligées en première instance aux
acteurs de cette forme de « traite humaine », selon les mots de l’avocat
général. Avant leur interpellation, Remus Stoian, Palos Constantin et
plusieurs membres de la famille Radu, cheville ouvrière du trafic,
s’étaient installés dans des camps roms de la banlieue parisienne,
depuis lesquels ils organisaient un « réseau criminel international dont
le but est la venue en France de jeunes mineurs afin de commettre des
vols ».
Dès 2009, les policiers s’intéressent à une série d’agressions
opérées selon la même technique : une poignée d’enfants ou d’adolescents
entourent une personne – une femme le plus souvent – occupée à composer
son code au distributeur bancaire. Pour la distraire, ils posent un
journal ou une pétition sous le nez de la victime, en profitent pour
taper la touche correspondant au montant le plus élevé possible, avant
de prendre la fuite avec les billets. Les victimes qui résistent sont
frappés.
Les enfants, toujours mineurs, déclinent sans cesse des identités
différentes lorsqu’ils sont interpellés. Mais les caméras placées
au-dessus des distributeurs montrent que les mêmes visages
réapparaissent et conduisent les enquêteurs jusqu’à un camp rom à
Saint-Denis. Les écoutes révèlent un gros trafic entre la France, la
Roumanie et même l’Angleterre. Les enfants circulent d’un pays à
l’autre, pris en main localement par des chefs de réseaux.
Dans l’une des conversations téléphoniques, Remus Stoain explique la
méthode : « Tu as besoin de 4-5 personnes qui puissent travailler pour
toi, chacun d’eux t’apporte 100-150 euros par jour. Tu peux récupérer
3 000 euros en un mois. » Dans une autre discussion, un correspondant
roumain lui fait ce reproche : « Je ne sais pas comment faire car j’ai
déjà 11 enfants qui travaillent pour toi. Tu en as déjà 2 de Tchezorash,
3 de Chéprentura, 6 de Djeme… »
Les interrogatoires mettent en lumière un système clanique
organisé : un camp est dirigé par un chef, qui vend les emplacements aux
nouveaux arrivants.
A partir des aveux des enfants, les enquêteurs ont évalué les sommes
en jeu à près de 100 000 euros. « Mais les montants réels sont bien
plus importants », estime une source judiciaire. Car le dossier montre
aussi que les mis en cause et leurs proches ont réalisé de nombreux
investissements immobiliers (immeubles et villas) près de Tandarei, leur
région natale…
Rappelons que la fameuse « aide au retour » en France, cette vaste
tartufferie, s’élève à 300 euros par adulte et 100 euros par enfant. En
2010, la France a dépensé 18 millions d’euros au titre de l’aide
volontaire. Pas moins de 9 000 Roumains ou Bulgares ont pu en bénéficier
en 2011. C’est-à-dire qu’ils sont rentrés chez eux pour des vacances en
quelque sorte, payées par le gouvernement français, et puis qu’ils sont
revenus aux « affaires ».
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