Quitter la zone euro n’est plus un tabou. Les risques de
contagion sont pourtant évidents. Et sa faisabilité paraît très
complexe. Quant à l’image que cela donnerait de l’Europe… « Acropolis, adieu ! » Le très influent magazine allemand Der Spiegel
n’y a pas été de main morte cette semaine en Une. L’hebdo explique avoir
défendu jusqu’ici le maintien de la Grèce dans la zone euro, mais,
depuis les élections législatives qui ont vu les extrêmes grecques
percer de manière inquiétante, le Spiegel a changé d’avis. Bref, le
tabou est tombé. Bien tombé. En France, avant de quitter son fauteuil
des Finances, le ministre François Baroin a estimé le risque «
absorbable ». Les Pays-Bas, eux, ont ouvertement étudié l’hypothèse
d’une sortie grecque, « simplement pour des raisons de sécurité », a
déclaré le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager. Avant
eux, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a
évoqué, sans détour, le retour à la drachme. Même le gouverneur de la
Banque nationale Luc Coene s’y est risqué.
Outre le risque de contagion, quitter le club euro ne semble pas simple. L’hypothèse n’est en tout cas pas prévue par le Traité de l’UE. En d’autres termes, il serait impossible de quitter l’euro. A moins de se retirer de l’Union européenne. Mais comme le Traité ne dit rien à ce sujet, les interprétations juridiques pourraient prendre des détours inattendus. Reste à voir comment passer de l’euro à une monnaie nationale dans le contexte financier actuel. Comment convertir les instruments financiers autres que les devises sans créer un chaos ? L’expérience serait inédite. Enfin, même si la zone euro pourrait se renforcer suite à une échappée grecque, c’est un goût d’échec qui prédominerait malgré tout. La construction européenne n’en sortirait pas grandie. L’image de l’Europe en prendrait un coup sur la scène et les marchés internationaux. Sortir de l'euro? Il faut bien calculer les risques...
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