dimanche 13 mai 2012
Mélenchon, le FN, le PS… et le PC
Jean-Luc Mélenchon a fait du Front national son fonds de commerce. En
allant défier Marine Le Pen à Hénin-Beaumont il prolonge sa campagne
présidentielle, très largement axée sur la dénonciation de
l’extrême-droite. Sans grand succès d’ailleurs, puisque Marine Le Pen a
fait presque le double de son score. Le leader du Parti de gauche veut
utiliser les législatives pour prendre sa revanche.
La présidente
du FN feint l’indifférence devant sa candidature. Elle sera pourtant
conduite à orienter différemment sa campagne. Dans cette circonscription
ouvrière, où le PS est divisé et englué dans des affaires de corruption
qui donnent une piètre image de la gauche, Marine Le Pen comptait se
présenter en chevalier blanc. En s’en prenant, comme elle, à la «
décomposition » du PS, Mélenchon transforme l’opération « coup de balai »
que se proposait de mener Marine Le Pen en bataille politique, front
(de gauche) contre front (national).
Pour l’ancien sénateur
socialiste, c’est bien joué… à condition de sortir vainqueur de la
bataille. Le plus difficile sera le premier tour. Il lui faudra arriver
en tête de la gauche, car il lui sera impossible de se maintenir face à
un socialiste arrivé devant lui. Il sera donc conduit, comme Marine Le
Pen, à cogner fort sur les notables locaux, qu’il a longtemps côtoyés au
sein du PS, et dont il dit connaître parfaitement les habitudes de «
tricherie ».
Il s’apprête à faire le « sale boulot » de nettoyage
en lieu et place de Martine Aubry et des pontes de la rue de Solferino,
et on doute que ceux-ci lui mettent des bâtons dans les roues. En
revanche, pour les communistes, le retour au premier plan de Jean-Luc
Mélenchon n’est pas vraiment un cadeau car il déséquilibre, au moins sur
le plan médiatique – qui est essentiel –, l’accord Parti de
gauche-Parti communiste : au premier incombait la responsabilité et les
honneurs de la campagne présidentielle, au second revenait l’essentiel
des investitures… et des élus aux législatives. En faisant irruption
dans la campagne, Mélenchon accapare micros et caméras au détriment de
ses alliés. Comme François Mitterrand dans les années soixante-dix, il
est pour les communistes un partenaire encombrant et dominateur, qui
pourrait bien éclipser au final ses « camarades » de combat. En
commençant par les reléguer dans l’ombre à l’Assemblée nationale, s’il
est élu.
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