mercredi 16 mai 2012
Hollande a eu le coup de foudre
François Hollande pourra dire qu’il a connu le coup de foudre en se
rendant chez Angela Merkel : l’avion qui emmenait à Berlin le président
français a été touché par un éclair au cœur d’un orage, obligeant son
illustre occupant à revenir à Villacoublay pour changer d’appareil.
Pas
de coup de foudre en revanche – ni même de bise comme du temps de
Nicolas Sarkozy – entre le président et la chancelière. Le socialiste
français et la conservatrice allemande forment un couple de raison.
Sérieux, respectueux, cordial même, mais buté. Le premier veut remettre
en cause le dernier traité européen, négocié sur la base d’un accord
Merkel-Sarkozy. La seconde refuse absolument de dévier de la politique
de rigueur qu’elle a eu tellement de mal à faire adopter aux Vingt-sept,
et qui forme l’ossature de ce traité. Elle ne veut pas entendre parler
d’emprunts collectifs européens (les eurobonds), alors que Hollande veut
mettre le dossier sur la table dans une semaine lors du prochain sommet
de Bruxelles.
Il faut donc trouver le plus petit dénominateur commun et il est forcément à chercher dans les généralités.
Premier mot d’ordre : il faut que la Grèce reste dans la zone euro. Comment ? Personne ne sait.
Deuxième
point de convergence : Merkel et Hollande se prononcent pour la
croissance et annoncent des « propositions communes pour le mois de juin
». Lesquelles ? On verra.
Troisième consensus : « Nous voulons travailler ensemble pour le bien de l’Europe. » Plus flou, tu meurs.
Autant
de propos qui ressemblent trait pour trait à ceux que tenaient Nicolas
Sarkozy et Angela Merkel… il y a trois ans. Sarkozy réclamait, déjà, un
coup de pouce à la croissance et l’intervention directe de la Banque
centrale européenne. François Hollande reprend à son début le dialogue
entamé entre son prédécesseur et la chancelière.
Il a fallu cinq
ans, dont quatre de crise, pour que le couple Merkozy trouve son rythme.
Combien de temps faudra-t-il pour que Merkel et Hollande s’apprivoisent
à leur tour ? D’ici là, la Grèce aura peut-être explosé, et l’euro
avec. Une chose est sûre : il y aura encore beaucoup d’orages,
météorologiques, économiques et politiques à traverser. La rencontre
d’hier soir n’était qu’un round d’observation.
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