TOUT EST DIT

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mercredi 16 mai 2012

Quel scénario politique pour sortir la Grèce de l’impasse ?

De nouvelles élections législatives vont avoir lieu en Grèce après l'échec mardi des discussions sur la formation d'un gouvernement de coalition. Si nul ne saurait prédire les résultats électoraux futurs, l'histoire donne raison à Papandréou, et les Grecs devront choisir de rester ou non dans l'euro aux conditions indiquées.
Que veulent les Grecs ? Les résultats des élections du 6 mai étaient clairs : 67% des votants ont choisi un parti qui s'opposait à l'application totale ou partielle des mesures du dernier plan d'austérité, mais le système électoral a accordé 149 des 300 sièges aux deux partis résolument favorables au maintien à tout prix de ce cadre.

Depuis lors, les tractations politiciennes n'ont pas réussi à obtenir une majorité : le parti communiste refuse toute coopération, l'extrême-droite de l'Aube Dorée est rejetée par tous... Et pour ne pas renier leur campagne électorale, les trois autres partis anti-européens refusent toute coalition avec les « pour », ou l'acceptent sous condition de mesures d'adoucissement inaccessibles.

Malgré les intrigues de personnes et la part de théâtralité omniprésentes, une réalité s'impose : pas de majorité possible, pas de gouvernement, la nouvelle vague de mesures d'austérité qui devait être appliquée en mai, reste en rade. L'anarchie au sens propre.
Donc de nouvelles élections. Pour obtenir quoi ? Les Grecs veulent, pourrait-on dire, le beurre et l'argent du beurre, rester dans l'euro à une écrasante majorité mais à des conditions favorables... L'opinion est soumise à une propagande qui repose sur la peur : refuser de s'allier aux pro-austérité sera mener le pays et ses habitants à la ruine (n'y sont-ils pas déjà ?). Le camp opposé s'appuie sur l'honneur national bafoué : soutenir des mesures dures et jusque-là inefficaces imposées par un étranger méprisant ? Non, merci !

La peur poussera-t-elle les électeurs dans les bras des partisans résignés de l'austérité, ou l'exaspération face à cette tactique du diktat extérieur renforcera-t-elle le clan des opposants irréductibles ? Nul ne le sait. En tout cas la situation se clarifie, la question est précise : rester ou non dans l'euro aux conditions indiquées, ce que voulait demander Georges Papandréou dans son référendum en octobre 2011. Les premiers sondages indiquent un regroupement des voix autour des champions des deux camps, Nouvelle démocratie et SYRIZA, mais aucun ne pourrait gouverner seul.

Si le camp « européen » obtient les deux sièges qui lui manquent, son gouvernement pourra-t-il être qualifié de « viable », pourra-t-il appliquer des mesures aussi largement impopulaires qu'il avait lui-même refusées jusqu'en octobre 2011 ? Peut-on déclarer « démocratique » un vote fondé sur le chantage ? La finance européenne a-t-elle si peur d'un effondrement général pour croire en un tel gouvernement ?
L'incertitude règne. Certains mènent une danse désespérée au bord de l'abîme en « faisant la fête » pour dilapider leurs derniers euros dans un feu d'artifice final, d'autres vident leurs comptes pour placer leurs économies à l'extérieur, sous leur matelas ou en lingots d'or... Les élections ont fait sortir de l'ombre une génération de politiques qui n'ont jusque-là eu aucune responsabilité, est-ce une opportunité fabuleuse face aux efforts de survie d'un Antonis Samaras ou d'un Evangelos Venizélos, loin d'être blancs comme neige ?

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