Déçue de ne pas avoir obtenu Matignon, la première secrétaire du PS a refusé de faire partie du gouvernement.
L'état de grâce n'aura vraiment pas duré longtemps. Dès le lendemain de sa prise de fonction, François Hollande doit faire face à ses premiers tourments. Ils viennent de sa propre famille politique, puisque Martine Aubry, déçue de ne pas avoir obtenu Matignon, refuse de faire partie du gouvernement et fait part de sa mauvaise humeur. C'est en tout cas ce que confient plusieurs ténors du PS. Mercredi matin, en secrétariat national, la première secrétaire a décidé de priver Faouzi Lamdaoui, chef de cabinet de Hollande pendant la campagne, de l'investiture aux législatives dans la Somme. À sa place, elle a proposé celle de Pascale Boistard, adjointe de Bertrand Delanoë à Paris et proche de Laurent Fabius. Les militants socialistes de la Somme menacent déjà de soutenir un dissident.Hollande veut contrer Aubry
Dans le même temps, Jean-Marc Germain, directeur de cabinet d'Aubry à Solférino et à Lille, se présentera dans les Hauts-de-Seine, à la place de Pascal Buchet. Ce dernier est un soutien d'Aubry, mais il est beaucoup moins proche que ne l'est Germain. Pour certains socialistes, Martine Aubry voudrait contrôler le futur groupe socialiste à l'Assemblée nationale pour peser sur la politique nationale. Déjà, à l'automne 2011, François Hollande soupçonnait la patronne du PS de favoriser ses propres amis aux législatives pour se constituer un groupe à sa main. D'autres jugent que Lamdaoui n'était pas le meilleur candidat dans la Somme. Son remplacement ne s'expliquerait que par la volonté d'augmenter les chances du PS dans une circonscription conservatrice.
Selon un proche de François Hollande, le chef de l'État pourrait contrer l'influence de Martine Aubry en proposant à plusieurs chefs de courant du PS un portefeuille ministériel. Ils seraient ainsi ses obligés. Reste le cas de Faouzi Lamdaoui. Fidèle d'entre les fidèles, il était aux côtés du candidat Hollande lorsque ce dernier était au plus bas dans les sondages, délaissé par tous. Ce symbole de la diversité espère, dans la dernière ligne droite, un poste au gouvernement ou à l'Élysée.
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