samedi 14 avril 2012
Présidentielles : la notation des candidats
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à l’occasion du scrutin
présidentiel, ceux qui se déterminent selon ces soucis, premiers, que
sont l’existence de la France comme nation souveraine, fille aînée de
l’Eglise, et le respect du Décalogue dans le cadre légal et social,
manifestent des désaccords profonds. La raison en est évidente, comme le
signalent chacun à sa manière Jean-Pierre Maugendre et Bernard Antony
dans des articles qu’ils nous autorisent à reproduire.
Nous n’aspirons nullement à l’apparition d’un parti confessionnel.
Mais nous ne pouvons que constater l’absence d’un candidat ou d’un
mouvement en lice qui ait la volonté d’affirmer et de défendre,
pleinement et explicitement, des exigences minimales sur le plan
simplement humain – quoi qu’il en soit des nécessités actuelles de la
France. Il n’y a pas de mouvement, pas de candidat sur la ligne de
départ qui propose le rétablissement plénier de biens qui au fil des ans
ont été si bien oubliés qu’aujourd’hui, demander le respect de la vie
innocente depuis sa conception et sans exceptions, la protection du
mariage dans sa réalité naturelle et le droit des parents de soustraire
leurs enfants à des programmes, des méthodes et des embrigadements de la
jeunesse tels que les impose la dictature de l’Education nationale,
passe pour une forme d’intégrisme.
Pourtant l’idéologie et le totalitarisme sont du côté de ceux qui refusent cela, en totalité ou en partie.
Ce sont les trois « points non négociables » que Benoît XVI
a dégagés – il n’a rien inventé – non parce qu’ils sont les seuls axes
politiques qui devraient déterminer les chrétiens, mais, me semble-t-il,
parce qu’ils sont déjà malmenés et toujours davantage menacés
aujourd’hui au niveau mondial, et qu’ils sont la condition pour que le
monde marche et donne aux chrétiens la possibilité d’être eux-mêmes.
Parce qu’un monde qui se nourrit de la mort des innocents est un monde déjà mort.
Parce qu’une société qui supporte et soutient l’explosion de la
famille qui est son vivant matériau de construction, et qui tente
d’imposer le suprême nihilisme qu’est la négation de la différence et la
complémentarité des sexes, se dissout nécessairement dans le néant.
Parce que sans le droit de transmettre non seulement la foi, mais
même la simple intelligence, il n’y a plus grand-chose à espérer.
Dans le monde catholique de conviction – appelons-le comme cela – on
s’interroge pour savoir s’il faut voter ou s’abstenir, en espérant
peut-être trouver dans le monde des politiques celui qui, pleinement,
aurait la volonté d’instaurer le plein respect de ce bien commun à toute
l’humanité – à défaut, dans la dissociété où nous sommes, d’en avoir le pouvoir immédiat.
Les faits sont là hélas – et ils l’ont souvent été au cours de
l’histoire du monde : y a-t-il eu beaucoup de pays ou d’époques où les
« points non négociables » ont été intégralement respectés ? En
chrétienté bien plus qu’ailleurs, mais nous n’y sommes plus.
Mais les chrétiens et les hommes de bonne volonté savent quel est le
bien intégral à affirmer, à réclamer, à défendre coûte que coûte, parce
que le prix à payer pour son oubli ou son rejet est terrible.
C’est dans cette optique que Reconquête a fait sa notation
des candidats, partant d’une première nécessité, celle de sortir de
« cette Europe-là » qui impose souvent sournoisement la désintégration
morale qui aboutit à la ruine de la société. A ce compte-là, Marine
Le Pen arrive en tête, avec 20 sur 40 ; sur les « points non
négociables » elle prévoit généralement le statu quo, ce qui est
largement insuffisant, avec quelques améliorations (soutien à la
natalité et revenu parental, déremboursement très partiel de
l’avortement, refus du mariage homosexuel mais maintien du PACS).
Deuxième des cinq candidats évalués, mais sans chance réelle,
Dupont-Aignan. Puis Sarkozy : avec 12 sur 40, il est tenu compte de son
bilan, mais il est devant François Hollande qui avec 3 sur 40 récolte la
note qui sied à un programme digne de Zapatero, dont on a pu constater
la réalité et les dégâts. Que faire lorsqu’il ne reste plus que des très
insuffisants ? Rémi Fontaine, Denis Sureau se référant à l’Américain
Alasdair MacIntyre prônent la dissidence, recommandent l’abstention.
Bien d’autres parmi nos « proches » tiennent compte du fait qu’aucun
candidat n’est satisfaisant, et rappellent qu’il y a des biens à sauver.
Des biens essentiels pour les familles qui sont aujourd’hui le refuge
et l’espace de la vraie liberté.
Cela suppose l’affirmation claire de ces biens. Sans complexes. Sans souci de marketing.
Sans mensonges par omission non plus, comme le font ces autres groupes
qui – au jeu des critères, comme Audace 2012 – notent mieux Sarkozy que
Marine, ou Bayrou que Sarkozy, par le simple artifice qui consiste à
taire le mal qu’ils ont déjà fait à la France, ou toléré.
Mais il reste des biens à sauver ; nous n’avons pas encore touché le fond.
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