TOUT EST DIT

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samedi 14 avril 2012

Lauvergeon fustigée par Sarkozy et boudée par Hollande

Accusé par Anne Lauvergeon d’avoir défendu des intérêts privés dans la gestion du nucléaire français, Nicolas Sarkozy a qualifié vendredi les propos de l’ex-patronne d’Areva de "politicaille". Interrogé dans Les Echos sur la possibilité de confier un portefeuille ministériel à "Atomic Anne", François Hollande affirme que celle-ci est "d’abord une dirigeante d’entreprise". 

Le feuilleton Lauvergeon se poursuit, et les passes d’armes s’enchaînent. Après la sévère charge de l’expatronne d’Areva envers Nicolas Sarkozy, le président-candidat a contre-attaqué. Alors que celle-ci l’accuse d’avoir défendu des intérêts privés dans la gestion du nucléaire français, Nicolas Sarkozy a qualifié ces propos de "politicaille", vendredi, sur i-Télé. "Franchement, Anne Lauvergeon, qui voulait rester à tout prix présidente d'Areva, ne devait pas être gênée par le système qu'elle dénonce maintenant", a-t-il raillé, jugeant du coup sa position "peu crédible".
De plus, Nicolas Sarkozy rappelle qu’"Atomic Anne", telle qu’on la surnommait chez Areva, "est par ailleurs aujourd'hui la présidente de Libération (de son conseil de surveillance plus exactement, Ndlr) dont on connaît l'engagement à gauche". La veille, Anne Lauvergeon s’est livrée dans L’Express.fr à une fronde envers le gouvernement, l’accusant d’avoir voulu vendre un réacteur nucléaire à la Libye jusqu’en 2010. Elle a également accusé Henri Proglio, le PDG d’EDF, d’avoir mis en place "un système de clan" autour du nucléaire français après avoir pris les rênes du groupe public en 2009.

L’agacement du PS

Si à droite, l’initiative d’Anne Lauvergeon, évincée d’Areva en 2011, fait grincer des dents, le PS semble également prendre ses distances. Vendredi dans Les Echos, un journaliste a interrogé François Hollande pour savoir s'il la nommerait ministre en cas d’élection. Réponse du socialiste : Anne Lauvergeon est "d'abord une dirigeante d'entreprise", lâche-t-il. Et de relever que "les personnalités issues de la société civile, aussi talentueuses soient-elles, ont eu souvent des difficultés pour accéder aux fonctions politiques"… L'intéressée a pris acte lors d'une interview sur France Inter, assurant qu'elle n'était pas déçue. "Je dirais : message envoyé, message reçu", a-t-elle indiqué.

Pour mémoire, Anne Lauvergeon fut notamment la sherpa de François Mitterand, chargée de mission pour l’économie internationale et le commerce extérieur. Selon un "confidentiel" du Figaro, la fronde de l’ex-patronne d’Areva agacerait plus d’un socialiste : "Plusieurs personnalités du PS s'indignent d'une démarche jugée avant tout opportuniste." Laquelle viserait notamment, selon le quotidien, à décrocher la direction d’EDF.
En revanche, Anne Lauvergeon serait peut-être la bienvenue chez François Bayrou, s’il l’emportait le 6 mai prochain. Selon le "gouvernement idéal" des gaullistes proches du candidat centriste, l’ancienne patronne d’Areva pourrait faire partie d’un "pôle choc" visant à relancer l’industrie et équilibrer au plus tôt les comptes de l’Etat. Dans un communiqué publié jeudi, Florent Longuépée, ex-compagnon de route de Philippe Séguin, et Xavier Jaglin, ex-villepiniste, soutiens du leader centriste, précisent que Jean Arthuis, Alain Lambert, Jean Peyrelevade et Robert Rochefort complèteraient ce groupe. Encore faudrait-il que François Bayrou reprenne cette hypothèse s’il est élu, et que Anne Lauvergeon accepte le poste.

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