Une politique de recrutement fondée «sur des critères idéologiques»
Dans une lettre transmise vendredi au maire PS de la capitale et que s'est procurée Le Figaro, le député UMP du XVe dresse, sur six pages, un inventaire à la Prévert destiné à prouver que «la politique de recrutement et de promotion interne» à Paris, est fondée «sur des critères idéologiques». «Un recrutement d'une telle ampleur, dit-il, que les cadres de l'administration municipale ont des difficultés à exercer leur mobilité au sein des services.» Pas de hasard quant à la date d'envoi de cette lettre alors que dimanche à Paris, devant le château de Vincennes, Bertrand Delanoë accueille le candidat socialiste François Hollande pour un grand meeting… En concurrence avec celui de Nicolas Sarkozy organisé place de la Concorde.Cette politisation «ne concerne pas seulement les services municipaux mais également les sociétés d'économie mixte ou les établissements publics de la Ville», précise le député, citant l'actuel directeur général d'Eau de Paris qui fut directeur de cabinet de Louis Le Pensec. Idem pour le Crédit municipal de Paris dirigé par l'ancien chef du service d'information du gouvernement Jospin. Pour Jean-François Lamour, tout cela est «un mauvais présage pour l'avenir.»«Forts de ce constat, indique-t-il, évoquant une possible victoire du PS, nous ne pouvons qu'être inquiets des annonces de François Hollande qui prépare activement sa “chasse aux sorcières” dans l'ensemble des administrations de l'État, érigeant ainsi vos pratiques municipales en système national.»
Lamour, dans sa lettre, distingue le personnel politique habituel qui entoure le maire par le biais de son cabinet, de l'administration municipale dont il dénonce «le nettoyage» et la mise en place, «au sein des services de la Ville de Paris» d'une «véritable toile tissée “made in PS”».
Des primes considérées comme exagérées
Déjà à l'automne 2010, à la suite d'une mission d'information pilotée par l'élu UMP Alain Destrem, l'opposition municipale avait pointé cette politisation de l'administration et dénoncé des primes considérées comme exagérées, octroyées aux plus hauts salariés et qui depuis, ont d'ailleurs été revues à la baisse. «À l'époque, regrette un collaborateur de Jean-François Lamour, nous avions demandé l'évolution des primes et des salaires des quinze plus hauts revenus sur dix ans. Nous n'avons obtenu que les primes et salaires, sans leur évolution…»Adjointe chargée des ressources humaines, Maïté Errecart se dit «indignée» et «navrée» par cette «stigmatisation». Elle rappelle que «le Conseil de Paris pilote la politique de la Ville de Paris et que l'administration la met en œuvre». Derrière cette lettre, elle voit aussi «l'expression de personnes entrées à la Ville de Paris et qui n'ont pas eu la carrière souhaitée». Mais surtout, elle s'interroge: «Faut-il considérer que passer par un cabinet ministériel serait disqualifiant, à gauche comme à droite?»
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire